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L’OM en manque de son public: le Vélodrome est "presque un cimetière"

L'OM devrait accueillir Metz samedi (21h) devant 1.000 personnes au Vélodrome, à l'occasion de la cinquième journée de Ligue 1. Les joueurs d'André Villas-Boas et les supporters avouent avoir un peu de mal à accepter cette situation.

Même si un certain flou règne depuis les annonces du ministre de la Santé Olivier Véran, l’OM pourra accueillir 1.000 supporters au maximum lors de la réception de Metz, ce samedi (21h), comme ce fut le cas lors des réceptions de Saint-Étienne (0-2) et de Lille (1-1). L’Orange Vélodrome, dont la capacité maximale est de 67.000 sièges va encore sonner creux. Pas un hasard, peut-être, si l’OM n'a pas gagné à domicile pour le moment.

Ce stade d’habitude si chaud et en ce moment si vide, c'est un crève-cœur pour les supporters qui étaient au Vélodrome la semaine dernière: "J’ai eu l’impression d’entrer dans une maison que l’on vient de cambrioler et qui est totalement vide", confie un inconditionnel de l’OM. "C’est monotone, on se croirait presque dans un cimetière! Un stade, c’est comme dans une arène, il doit y avoir du monde, de l’ambiance je pense sincèrement qu'on n’aurait pas perdu contre Saint-Étienne si on avait eu tous nos supporters. Car les jeunes stéphanois auraient sûrement eu les jambes qui tremblent."

"Les enregistrements de supporters ne remplaceront jamais l’ambiance"

L’OM a tenté contre Lille la diffusion de chants en bandes sonores. André Villas-Boas a confié que "ce bruit de fond a aidé". Des supporters ont un avis plus mitigé. "Les enregistrements de supporters ne remplaceront jamais l’ambiance qu’il y a dans les tribunes", renchérit un autre amoureux de l’OM. "On va dire que c’est mieux que rien, mais comparé aux tifos et à la ferveur que le stade dégage habituellement, ça n’a rien à voir! On espère rapidement retrouver des stades pleins, avec beaucoup d’ambiance, car je suis sûr que ça handicape l’OM!"

André Fournel, le speaker du Vélodrome, est directement concerné par l'absence de supporters: "J’anime le stade de la même façon. Il ne faut pas trop que je regarde autour du terrain, mais les joueurs sont plus impactés que moi. Je fais tout pareil en dehors du fait que je ne fais pas reprendre le nom du joueur sur les buts. Je dis nom et prénom du buteur, à l’ancienne, tout seul. Pour moi, ça ne change rien, mais c’est vrai qu’il n’y a pas de répondant donc vivement que le Covid-19 disparaisse. Ça se sent tout de suite que ce n’est pas pareil pour les joueurs, il manque un truc..."

"Il faut s’habituer", estime Villas-Boas

Questionné sur le sujet cette semaine, Morgan Sanson le reconnaît: le fait de ne pas jouer dans un Vélodrome bouillant a un impact évident. "Le bruit de fond n’a rien à voir avec un stade plein. On aime sentir qu’il y a du monde derrière nous, ça nous pousse, on n’a plus de pression, on est plus impliqués. Ça ne devrait pas être le cas c'est vrai... mais là, c’est mort. C’est bien pour les adversaires, nous, il faut réussir à jouer avec ça quoi. Quand on presse et que le public pousse, ils sont plus à même de trembler. Ce n’est pas le cas en ce moment. À nous de trouver les réponses sur le terrain et d’en profiter à l’extérieur, où il sera désormais plus facile de prendre des points".

André Villas-Boas affirme même qu’il est "statistiquement" prouvé que les stades sans public rendent plutôt service aux équipes adverses. Mais il faut s’y faire. "C’est dur mais il faut s’habituer car ce sera comme ça jusqu’à la fin de l’année." Comme le fait comprendre le technicien portugais, l’OM n’aura pas d’excuses ce samedi contre Metz, il faut enfin une victoire à domicile après deux faux pas.

JR avec Florent Germain