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Gerets : « Je veux absolument revenir à Marseille »

Après 18 mois passés à Marseille, Eric Gerets file en Arabie Saoudite, mais déclare vouloir revenir à l'OM. " La manière de vivre ici me plait à mourir ".

Après 18 mois passés à Marseille, Eric Gerets file en Arabie Saoudite, mais déclare vouloir revenir à l'OM. " La manière de vivre ici me plait à mourir ". - -

Dans un entretien exclusif, l’entraîneur de l’OM Eric Gerets revient sur ces 18 mois passés sur la Canebière. Et il assure que son aventure à l’OM n’est pas terminée.

Eric Gerets, êtes-vous fier du travail accompli en un an et demi ?
On a été capable de changer la mentalité de certains joueurs et de l’équipe dans sa globalité. Aujourd’hui, ce sont des gagneurs. Ce n’était pas forcément le cas quand je suis arrivé. C’était surtout une question de confiance, car cette équipe avait de la qualité. Quand j’ai repris cette équipe, en bas du classement, elle en manquait certainement.

A l’intersaison, vous avez recruté Koné, Ben Arfa et Hilton. Quel bilan dressez-vous aujourd’hui de leurs performances ?
Ils ont très bien débuté, avant de connaître un petit passage à vide. J’espère qu’ils concluront bien lors de ce dernier match.

Hatem Ben Arfa vous a-t-il particulièrement déçu ?
Il a été très fort en début de saison, puis a connu quelques blessures assez importantes. Il a certainement perdu le rythme et la confiance. C’est loin d’être Messi. Mais il a dans son jeu des caractéristiques qui s’en rapprochent, comme ses dribles très rapides balle au pied. J’espère vraiment pour lui, mais surtout pour l’OM, qu’il réussira sa deuxième saison. Il faut qu’il soit efficace. C’est la même chose pour Mathieu Valbuena, qui doit nécessairement changer certaines choses dans son jeu pour être plus efficace.

Brandao a beaucoup compté…
J’aime quand on récupère le ballon très haut. Pour cela, il faut faire un gros pressing. Brandao m’a beaucoup aidé, car il a été un exemple pour ses coéquipiers.

Civelli s’est également retrouvé cette année…
C’est celui qui a connu la plus grosse progression. Au début de la saison, il était mauvais. Je me suis dit : « Mais qu’est-ce que c’est que ça ? » Il avait une pubalgie et il n’était pas à 100 %. Il s’est ensuite fait opérer et il est revenu en force. Il garde des petits problèmes dans la construction. Mais avec la confiance que je lui ai donnée, il a montré sur le terrain qu’il était très bon défensivement.

Quelle relation entretenez-vous avec votre adjoint Dominique Cuperly ?
Pape Diouf voulait que j’essaye d’entraîner avec lui. Après deux jours, je me suis rendu compte qu’il était un spécialiste dans tous les domaines. On a passé beaucoup de temps ensemble à la Commanderie en dehors des entraînements. J’ai commencé à apprécier sa famille. On peut maintenant dire qu’on sera encore amis dans les prochaines années.

Est-ce une relation rare ?
Dans le football, tu rencontres beaucoup de gens, mais tu n’as pas beaucoup d’amis. C’est un métier où l’on bouge beaucoup. Mais ça s’est vraiment bien passé avec « Cup ». On s’apprécie réciproquement. Il m’a beaucoup aidé.

Lors de l’annonce de votre départ, vous vous en êtes pris à Robert Louis-Dreyfus. Avez-vous un contact avec lui dernièrement ?
Il m’a téléphoné il y a quelques temps. Je ne veux pas partir avec des ennemis. Il y a une grande déception, qui restera. Avec le temps, je vais sans doute réussir à passer outre et à l’oublier.

Y a-t-il eu un malentendu ?
On ne sait jamais ce qui se passe en coulisse. Robert Louis-Dreyfus souffre d’une grave maladie depuis plusieurs années. C’est pénible et il ne faut pas l’oublier. D’un autre côté, il a accepté que je vienne. Il a payé mon salaire. J’ai essayé de faire le maximum pour donner un meilleur visage au club. Je crois qu’on peut tous les deux en être satisfait.

Allez-vous emmener un joueur de l’OM avec vous en Arabie Saoudite ?
C’est vrai qu’un joueur m’intéresse beaucoup. Je dois attendre d’avoir eu un entretien avec Didier Deschamps pour savoir ceux qui peuvent éventuellement quitter le club. S’il me dit qu’il veut absolument garder ce joueur dans son effectif, je ne lui poserais pas de problème.

Vous avez assuré que vous reviendriez à l’OM un jour, mais vous n’êtes pas le seul. Pourquoi doit-on vous croire ?
Cette décision a déjà été prise. Dans ma tête, il est clair que je veux absolument revenir ici. Il faut évidemment que les circonstances soient favorables et que la place soit libre. J’espère que Didier Deschamps va faire du bon boulot et devenir champion une ou deux fois. Dans ce cas, pas question que les dirigeants ne continuent pas avec lui. On verra bien dans le futur. Mais comme le travail que j’ai fait avec mon staff a été respecté par tout le monde, je ne vois pas pourquoi il n’y aurait pas une possibilité de revenir un jour. En arrivant ici, je savais que la vie pouvait être belle. Mais je ne savais pas qu’elle pouvait l’être à ce point. J’ai essayé d’en profiter au maximum. La manière de vivre ici me plaît à mourir. La mentalité des Marseillais s’accorde extrêmement bien avec la mienne.

La rédaction - Florent Germain