
EXCLUSIF - Aulas: ''Lacazette n’est pas bien dans sa peau en ce moment''

Jean-Michel Aulas - AFP
Vous avez revalorisé vos jeunes joueurs cet été. Et ces derniers ont du mal à répondre aux attentes qu’ils suscitent en ce début de saison.
On a fait le job, comme d’habitude. C’est vrai que pour eux, c’est un petit difficile de passer d’un statut d’espoir du football qui réalise une saison fantastique à celui de joueur confirmé. On a fait un recrutement important, c’est vrai, qui va permettre de jouer la Ligue des champions et de passer le premier tour. Bon, c’est vrai, il y a quelques ratés au démarrage.
Est-ce que vous approuvez la sortie de votre entraîneur, Hubert Fournier, qui a ouvertement critiqué les joueurs revalorisés cet été ?
Hubert manage parfaitement bien son groupe. Certains entraîneurs ont la langue de bois, certains ne parlent pas en français, d’autres s’expriment directement avec les journalistes. Moi, je préfère celui qui dit les choses. Bien sûr qu’il faut dire les choses comme elles sont. Là, il s’est passé un certain nombre de choses. Ce n’est pas normal qu’on ait manqué un peu d’enthousiasme sur ce match contre Rennes (défaite 2-1 à Gerland, ndlr). La technique déployée par l’entraineur adverse (Philippe Montanier) était un peu surprenante. Pas un seul attaquant sur les onze joueurs. Il a bien réussi son coup. Mais on doit être capable de réagir à ces organisations tactiques.
Devait-il forcément le dire en public, devant la presse ?
C’est effectivement, quand on est joueur, une attitude qu’on a du mal à entendre. Est-ce qu’il faut le dire publiquement ou pas ? Si on le dit dans le vestiaire et pas devant la presse, ce sont les journalistes qui le regrettent. Là, il a dit avec nuance qu’on jouait moins bien que la saison dernière. Cela n’a échappé à personne. Il a aussi dit que tous les joueurs qui étaient là l’année dernière ont obtenu ce qu’ils souhaitaient. Là aussi, cela n’a échappé à personne. Cela peut quelque fois créer des démangeaisons. Mais entre celles des journalistes, qui réclament de la transparence et celles des joueurs qui peuvent être un peu froissés, il faut trouver le juste équilibre. C’est là qu’on retrouve les bons entraîneurs.
Alexandre Lacazette est le joueur qui cristallise le plus de critiques en ce début de saison. On ne reconnait pas le meilleur buteur du dernier championnat. Y a-t-il un malaise avec lui ?
Il n’y a pas de malaise. C’est vrai qu’Alexandre a du mal à se mettre dans la peau du leader qu’il est devenu. Il a fait une saison extraordinaire l’année dernière. Alexandre a pris un coup sur le dos. J’ai entendu dire qu’on l’avait obligé à jouer avec des infiltrations. Alexandre est quelqu’un qui a de la personnalité. S’il avait eu très, très mal à la mi-temps du match contre Rennes, il aurait demandé à sortir. Ce n’était pas ça le plus gênant. Il n’est pas bien dans sa peau pour le moment. Il faut qu’il retrouve son équilibre. J’ai un échange avec lui hier (dimanche). Je lui ai dit qu’il devait capitaliser dans les moments difficiles pour être encore meilleur. J’ai une confiance totale en Alexandre, laissez-le se reposer huit jours et puis il va repartir en boulet de canon. C’est un très bon joueur et il a trouvé à Lyon les motivations pour devenir un joueur encore plus grand.
Une polémique est née ces dernières heures suite aux propos de Yoann Gourcuff, qui affirmait avoir été mal diagnostiqué à l’OL. Comment réagissez-vous à cela ?
Le reportage de Stade 2 est tout à fait biaisé et absolument pas réaliste. C’est pour ça qu’on s’est fendu d’un communiqué. Le médecin qui est intervenu sur France 2 dimanche semblait dire qu’il avait une fracture et qu’on ne l’avait pas décelée. Non, je pense que Yoann a continué à s’entrainer comme il l’a fait pendant cinq ans, comme un forcené. Aller dire après que c’est du fait du service médical de l’Olympique Lyonnais, ce n’est pas très élégant. Moi qui l’ai toujours défendu, je vais devoir remettre certaines choses en perspective. L’incident est clos. Ce n’est pas très élégant. Point final. Je lui souhaite de trouver un club à la dimension de son talent et de sa disponibilité.
Est-ce que le mercato est terminé à Lyon ?
Pour moi oui. Maintenant, s’il y a des opportunités qui nous permettent de finaliser ce qu’on a essayé de faire, à savoir une très bonne équipe, on les saisira. Mais pour moi, le mercato est terminé. On est en ligne avec ce qu’on nous a demandé. Faire venir un joueur de plus dans le contexte qui est le nôtre, avec des jeunes joueurs qui ont très bien marché l’année dernière et qui voit arriver des joueurs internationaux, ça pose un problème. Je ne suis pas sûr qu’on bonifie le collectif en additionnant les individualités. Maintenant, dans le chapitre des départs, du fait de l’arrivée de Mapou (Yanga-Mbiwa en provenance de l’AS Roma), il serait préférable qu’un défenseur central s’en aille. On en a cinq. Quatre, c’est suffisant.
Qu’en est-il de la piste Darder ?
Elle n’est pas tombée complètement. Mais on considère qu’elle ne correspond pas aux besoins de l’instant. On estime qu’on a beaucoup de joueurs au milieu de terrain et ils sont tous issus du centre de formation. Ils ont eu un démarrage difficile. Mais est-ce que c’est intelligent de rajouter un joueur international sur un effectif qui est déjà très riche ? Si on a une opportunité, je vous le dis, on la saisira. On a la capacité financière pour le faire. Mais on n’est pas parti pour.