Diawara-Mbia, les ministres de la défense

Depuis que les deux complices sont associés en défense centrale, l’OM ne perd plus et n’a jamais été aussi près d’un nouveau titre de champion de France.

Si l’OM fonce vers son premier titre de champion depuis dix-huit ans, il le doit en partie à sa charnière centrale new-look. Lancée par Didier Deschamps après le revers subi à Montpellier (2-0) le 30 janvier, la doublette Diawara-Mbia n’a toujours pas connu la défaite en championnat. Impressionnants physiquement, les deux défenseurs centraux ont permis à l’OM d’acquérir la solidité qui lui faisait défaut. Un chiffre ? Depuis que les deux hommes sont associés, Marseille affiche une moyenne de 0,66 but encaissé par match. « C’est un duo très complémentaire aux qualités énormes en un contre un », se réjouit Deschamps.
En faisant reculer Mbia (23 ans), acheté 12 millions d’euros l’été dernier à Rennes pour ses qualités de milieu récupérateur, l’entraîneur marseillais a réussi un coup de maître. Lassé des prestations décevantes d’Hilton, et handicapé par une blessure de Heinze, son choix était limité. En début de saison, l’international camerounais avait déjà officié dans l’axe de la défense avec Hilton, notamment en Ligue des champions à Zürich (0-1) pour pallier l’absence de Diawara, suspendu. Mais ce n’était qu’un simple intérim.
Lancée début février, la charnière Mbia-Diawara n’était pas non plus partie pour durer. Convaincu d’être plus utile dans l’entrejeu, Mbia avait d’ailleurs affiché publiquement son mécontentement : « Je ne pense pas rester derrière et je pense que ça va changer d’ici peu. Je m’y sens mal à l’aise. Je suis là pour rendre service à l’équipe mais ça commence à bien faire ! J’espère récupérer mon poste quand Heinze reviendra de blessure. »

Mbia n’a plus d’états d’âme

Immédiatement repris de volée par Deschamps, Mbia a vite rectifié le tir. « Je n’ai plus d’état d’âme, affirme-t-il aujourd’hui. J’ai pris du recul par rapport à ça. C’est le groupe qui prime. On a besoin de moi à ce poste-là, je suis présent. Ça a amené des résultats. Le coach me l’a fait comprendre. Mes coéquipiers aussi. » A commencer par Souleymane Diawara. « Souley a une très bonne influence sur Stéphane, observe Deschamps. Il le conseille, le calme et ça se ressent sur le terrain. » Qu’en pense l’ancien Girondin ? « Que Mbia ne soit pas content parce qu’il préfère jouer au milieu de terrain, je peux le comprendre, souligne Diawara. Mais si, selon le coach, il est meilleur au poste de défenseur, il va rester derrière et il va la fermer… » Bien vu, Souley.
L’évidente complicité entre le deux joueurs africains pose désormais une question : cette charnière sera-t-elle reconduite la saison prochaine ? « On verra après la Coupe du monde », sourit Mbia. Du côté des dirigeants, la décision a pourtant déjà été prise. Alors que José Anigo et son staff avaient envisagé de recruter un défenseur central de classe international, Didier Deschamps, lui, compte sur Diawara et Mbia. En défense centrale, bien sûr.

AB