
Conflit Mediapro-LFP: quel calendrier en cas de rupture du contrat?
On n’en est pas encore là. Mais c’est un scénario qu’il ne faut pas exclure. Le conflit ouvert entre la LFP et Mediapro, le principal diffuseur du football français (Ligue 1 et Ligue 2), pourrait déboucher sur une rupture de contrat si les choses s’enveniment. Le groupe audiovisuel espagnol (soutenu par des fonds chinois) a demandé à renégocier les droits TV qu’il a obtenus contre 814 millions d'euros. Une requête rejetée par la Ligue, qui a également refusé un délai de paiement pour l’échéance d’octobre. De quoi créer une grande inquiétude chez les clubs professionnels, dont les finances dépendent en grande partie des droits TV. Certains craignent tout simplement de mettre la clé sous la porte s'ils ne sont pas payés comme convenu. L’Elysée suit de près la situation, comme il l’a fait savoir ce lundi à RMC Sport.
Si ce conflit devait déboucher sur un divorce, quelles dates seraient à retenir? Le contrat entre Mediapro et la LFP stipule qu’en cas de défaut de paiement, et si aucune nouvelle garantie n’est apportée par l’actionnaire du diffuseur ou qu’elle est jugée insuffisante, la Ligue dispose de trente jours pour rompre le contrat. Jusqu’au 8 novembre dans ce cas précis. En théorie, la LFP pourrait se séparer de Mediapro à cette date et récupérer ses droits. Problème: selon plusieurs sources proches du dossier, le gouvernement a pris ces dernières semaines des ordonnances qui protègent davantage les débiteurs afin d’éviter les faillites, en raison de la crise du Covid-19. Ces nouvelles mesures pourraient donc protéger Mediapro France jusqu’au 31 décembre d’une action de la LFP visant à rompre son contrat.
Un appel d’offres à chaque journée de championnat?
En cas de séparation avec Mediapro, la Ligue aurait alors besoin d’environ six mois pour organiser un nouvel appel d’offres, d’après certains acteurs du marché. Durant cette période, les journées de championnat pourraient être vendues au fur et à mesure aux diffuseurs intéressés, le temps qu’un acteur unique rachète la majorité des droits TV. En revanche, la loi française interdit aux clubs de commercialiser eux-mêmes leurs propres rencontres. Les droits des matchs doivent obligatoirement être centralisés par la LFP.