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Aulas : « On peut se permettre d’être cinquième »

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Invité du Grand After, Jean-Michel Aulas, qui a définitivement abandonné l’idée de voir Lyon remporter un huitième titre, jure que l’absence de l'OL en Ligue des Champions ne serait pas une catastrophe.

Jean-Michel Aulas, quel est votre d’esprit après ce difficile week-end où on ne parle plus que de Marseille et Bordeaux ?
C’est légitime puisque ces deux équipes font une grande saison et ont sept points d’avance sur l’Olympique lyonnais. C’est logique d’imaginer que le titre va se jouer entre Bordeaux et Marseille. Il n’y a pas de sentiment d’injustice puisqu’on est dans la logique. Il faudrait désormais un cataclysme pour que les choses changent. On va se concentrer sur l’objectif de la troisième place qui, dans le contexte actuel, nous irait parfaitement bien.

L’an passé, Alain Perrin n’a pas été conservé après un doublé. Pourquoi soutenez-vous aussi fort Claude Puel alors que les résultats sont moins bons ?
On s’est engagé sur un plan à moyen terme de quatre ans. Et même si nous n’étions pas champion cette saison, il est naturel de poursuivre dans notre idée. Claude Puel fait du bon travail sur le plan de l’organisation et de la mise en œuvre des moyens qui lui ont été donnés. On a l’intention d’aller au bout du contrat avec lui.

Des mauvaises langues suggèrent que son départ coûterait surtout trop cher…
Ces gens ne disent pas la vérité. La réflexion a été stratégique, pour aller vers un modèle avec une plus grande responsabilité du sportif, qui fait ses preuves outre-Manche. Le choix a été fait en concertation avec Bernard Lacombe (conseiller du président Aulas) et c’est Robert Duverne (préparateur physique) qui m’a mis en contact avec lui. Ca s’est fait en concertation avec le staff technique, qui venait de rejeter deux entraîneurs (Alain Perrin et Gérard Houllier) et auquel j’avais dit qu’il n’aurait pas de troisième chance. Enfin, préalablement à son embauche, le conseil d’administration a voté sa nomination à l’unanimité. Le coût d’un éventuel licenciement ne rentre pas en ligne de compte puisque nous sommes dans une phase de pérennisation sportive. Les problèmes financiers ne nous préoccupent pas puisque nous avons la meilleure structure économique actuellement dans le football français.

Une non qualification en Ligue des Champions serait-elle catastrophique ?
Non, l’Olympique lyonnais a accumulé des réserves en y participant depuis neuf ans. Ce serait bien d’y être une dixième année consécutive, d’autant que nous sommes le seul club français à pouvoir être protégé au tour préliminaire. Mais on peut se permettre d’être cinquième ou même septième sans mettre notre équilibre financier en péril.

Avez-vous discuté avec vos joueurs depuis la défaite de samedi à Valenciennes (2-0) ?
A la fin du match, oui. Je leur ai dit ce que j’avais sur le cœur et que chacun avait intérêt à remettre les résultats en accord avec son talent. On a quatre matches pour finir en beauté et renverser certaines idées.

Claude Puel est-il marqué par la situation actuelle ?
J’ai parlé avec Claude Puel plusieurs fois depuis cette rencontre. Il assume totalement ce qui arrive. Il est déçu et vexé de certains médias qui ont donné l’illusion que les problèmes venaient du coach. Je sais qu’au vu des actions engagées en interne, nous allons tout mettre en œuvre pour retrouver un niveau en cohérence avec la qualité des joueurs.

La rédaction-After Foot (G. Brisbois)