
Révolte à la « Maison blanche »

Gabriel Heinze, comme un symbole. Le défenseur argentin, aussi médiocre que la plupart de ses coéquipiers mardi lors du spectaculaire naufrage à Liverpool (4-0), a été l’un des principaux acteurs du sursaut d’orgueil madrilène samedi soir. En trois minutes, entre la 34e et la 36e, il a réussi la gageure d’inscrire de la tête le deuxième but du Real (Robben avait ouvert le score) et… de tacler un ballon dans son propre but, permettant aux Basques de revenir à 2-1. La suite ? Un âpre combat ponctué de 11 cartons jaunes et d’une expulsion, celle de Fran Yesta, coupable d’un mauvais geste sur Iker Casillas. Une démonstration offensive aussi, avec un doublé de la doublure, Klaas-Jan Huntelaar, le remplaçant de Van Nistelrooy, et le 15e but de la saison (sur pénalty) de l’ex-futur international français Gonzalo Higuain. Bilan : une 11e victoire en 12 matchs de championnat, et la pression maintenue sur le Barça. « Le score reflète notre supériorité », assure le coach Merengue Junade Ramos.
Bref, tout irait (relativement) pour le mieux dans le meilleur des mondes si l’humiliation d’Anfield Road n’était venue aussi violemment rappeler au Real son instabilité chronique ces dernières années. Depuis 2004, cinq présidents et sept entraîneurs se sont succédé à la Maison Blanche. Depuis 2004, le club le plus titré d’Europe ne survit plus aux huitièmes de finale de la Ligue des champions. Impensable !
Président, entraîneur et directeur sportif dans le collimateur
Alors tout va bientôt changer, à commencer par le président. L’élection aura lieu le 5 juillet, et il est d’ores et déjà acquis que l’intérimaire Vicente Boluda en restera là. On parle de plus en plus sérieusement du retour aux affaires de Florentino Perez, l’homme des années « Galactiques », qui emmènerait dans ses bagages un conseiller nommé Zinedine Zidane. Les socios en salivent déjà. L’entraîneur devrait également rendre les clefs, à moins que Juande Ramos ne parvienne à griller la politesse au FC Barcelone Liga, ce qui apparaît tout de même acrobatique. Le directeur sportif, Pedja Mijatovic, qui catalyse les rancœurs après ses recrutements fantaisistes, sera sans doute lui aussi remercié.
Quant à la presse espagnole, jamais la dernière à dégainer dans ces circonstances, elle annonce une liste de joueurs susceptibles de changer d’air dans les prochaines semaines. Ils seraient huit, parmi lesquels Julien Faubert, erreur de casting de plus en plus manifeste, Van der Vaart, Cannavaro et Heinze, qu’on annonce sur le retour en France. Le but de toutes ces manœuvres : redorer au plus vite le blason du plus grand d’Espagne. Car la finale de la Ligue des champions 2010 aura lieu à Santiago-Bernabeu. Et personne à Madrid n’imagine que le Real n’en sera pas…