
Messi, un business qui rapporte

Prolongé l'année dernière, Messi attire de plus en plus de sponsors. - -
Son contrat en avait fait bondir plus d’un. A commencer par la Fédération Internationale des joueurs professionnels (FIFPro). Engagé depuis le début de la saison avec le FC Barcelone jusqu’en 2016, Lionel Messi est devenu le joueur le mieux payé du monde avec environ 10M€ nets par an. Soit une augmentation de plus de 3M€ par an par rapport à son dernier contrat. Suivent ensuite son coéquipier suédois Zlatan Ibrahimovic et les Madrilènes Cristiano Ronaldo et Kaka, tous rémunérés à hauteur de 9M€ par an. Quant à la clause libératoire de l’Argentin, elle s’élève à 250M€. Une durée de contrat et des montants qui avaient fait réagir la FIFPro, notamment parce que le règlement européen n’autorise que des prolongations de cinq ans maximum.
Vainqueur la saison dernière du Championnat, de la Coupe d’Espagne et de la Ligue des Champions, Messi a réalisé une saison pleine. Il a même marqué un des deux buts de son équipe lors de la finale de la Ligue des Champions contre Manchester United (2-0). Trop conscient de l’importance de son génie dans son effectif, le président Laporta a mis les petits plats dans les grands pour le conserver quelques saisons supplémentaires. Mais cet effort financier s’explique également par les sponsors que le successeur de Diego Maradona draine derrière lui. Pepsi Cola, Gatorade, Gilette, Mastercard, Adidas - pour ne citer qu’eux - proposent un pont d’or au joueur qui ajoute la bagatelle de 16M€ annuels en revenus publicitaires à son pactole. Et quand son équipementier organise sa visite sur les Champs-Elysées le 27 octobre dernier, c’est entouré d’une dizaine de gardes du corps qu’il signe des autographes à des centaines de fans.
Une image d’enfant sage
A seulement 22 ans, le natif de Santa Fe règne donc, tant sur les terrains, que dans les banques. Pourtant, en termes d’image, Messi reste loin de ses glorieux prédécesseurs. Notamment parce que le Barcelonais souffre d’une image d’« enfant sage ». « Messi est un très grand football, mais ce n’est pas encore une star, explique Gilles Dumas, directeur Général de SportLab. Les marques sont à la recherche d’icône. Depuis la retraite de Zidane, on manque peut-être d’un grand personnage. C’est plutôt un joueur timide et effacé qui ne s’exprime qu’avec ses pieds. Il n’est pas encore une icône. Publicitairement, il manque de gueule. »
Le Ballon d’Or pourrait changer la donne. Encore que. Beckham n’a pas eu besoin de Ballon d’Or pour devenir le joueur le mieux payé. Thierry Henry n’a jamais remporté le prestigieux trophée et est l’égérie de Gilette aux côtés d’immenses champions comme Tiger Woods et Roger Federer. Pourtant, le potentiel de Messi est certain. « Il est intéressant parce qu’il a une telle habileté qu’on peut en faire un personnage publicitaire en axant sur sa capacité à jouer avec la balle », conclut Gilles Dumas. Autant dire que l’histoire du petit Messi, arrivé à Barcelone en 2003, est encore loin d’avoir trouvé son épilogue.