
La révélation Malaga

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« Nous avons l’opportunité de marquer l’histoire ». Antonio Tapia ne croit pas si bien dire. Son club, Malaga, pourtant promis à l’enfer en août dernier, est en passe, à onze journées de la fin du championnat et après deux saisons passées au purgatoire, de se qualifier pour une place européenne.
Deux points seulement séparent le promu de la quatrième place et donc, d’un billet pour le tour préliminaire de la Ligue des Champions. Cette réussite est largement attribuable à Antonio Tapia. Cet entraîneur de 49 ans, au modeste CV (il a notamment entraîné Ejido), n’est pourtant pas un étranger dans la maison andalouse. En janvier 2006, il avait connu l’envers du décor et un limogeage en règle pour cause de mauvais résultats. « On sent quand même que quelque part, cela lui est resté en travers de la gorge », confie à ce propos, Nabil Baha, le meilleur buteur du club.
Cette fois, ce sont les sunlights de Liga qui accompagnent ses différentes sorties sur le banc de Malaga. Pour certains, son groupe, subtil mélange entre expérience (Salva Ballesta, Luque, Calleja, Arnau) et insouciance (Eliseu, Baha), pratique l’un des footballs les plus chatoyants du pays.
Avec Dely Valdes comme adjoint
L’actuel sixième de la Liga, désormais assuré de son maintien parmi l’élite, joue libéré et ne se refuse aucun challenge. « Nous ne devons pas baisser la garde, tout en restant lucide sur nos limites », confiait Tapia à l’issue du succès des siens devant Getafe (2-1). Ce dernier sait qu’il peut s’appuyer sur l’expérience d’anciens de la maison andalouse, aujourd’hui à des postes influents, tels que son entraîneur-adjoint, Julio Cesar Dely Valdes (ex-PSG), toujours prompt à faire parler son vécu auprès des jeunes membres de l’effectif. Mais également sur Fernando Sanz, (le fils de l’ancien président du Real Madrid), l’homme fort aujourd’hui de Malaga, et habilité forcément à désenfler les têtes trop ambitieuses.
Tapia sait surtout qu’aujourd’hui, il fait l’unanimité dans les coulisses de son club. En fin de contrat en juin prochain, l’entraîneur le moins bien payé de la Liga étudie actuellement une prolongation de bail de ses dirigeants, probablement inquiets devant l’intérêt de plus en plus prononcé de Newcastle à son égard. Une douche revanche, forcément, sur le douloureux souvenir de 2006.