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Fifa: Platini est passé à l'offensive contre Blatter

Au cours d’une conférence de presse très attendue, Michel Platini a expliqué avec franchise comment il avait demandé la démission de Sepp Blatter ce jeudi, les yeux dans les yeux. Si le président de l’UEFA n’a pas eu gain de cause, il espère tout de même que le Suisse ne sera pas réélu pour la 5e fois à la tête de la Fédération internationale de football.

Il était attendu et il n’a pas déçu. Après une réunion de l’UEFA, Michel Platini s’est présenté face à la presse ce jeudi en début d’après-midi, pour évoquer le séisme qui ébranle actuellement la FIFA. Après un préambule humoristique à propos de la finale de la Ligue Europa, le président de la Fédération européenne s’est livré. Sans filet. Et lâché une bombe, dévoilant les détails d’une réunion avec les pontes de la FIFA, organe réputé pour son opacité, à laquelle était présente le président Sepp Blatter.

« Il m’a donné la parole en premier, comme nous avions fait un des communiqués les plus durs qui puissent exister. Je lui ai dit : "Sepp, j’aimerais bien te parler en tête à tête". Il m’a dit : "Non, parle devant les autres présidents". Je lui ai dit : "Ecoute Sepp, on a commencé ensemble en 1998. On s’est mis d’accord à Singapour pour l’avenir de la FIFA. Nous avons gagné et travaillé ensemble. Aujourd’hui, je viens te demander de quitter la FIFA, de démissionner, de partir car l’image est mauvaise, on ne peut plus continuer comme ça". J’ai été très clair. J’aurais préféré lui dire les yeux dans les yeux. »

Pour Blatter, c’est « trop tard » pour démissionner

Si le fond de la pensée de Platini, soutien affiché du Prince Ali dans l’élection à la présidence de la FIFA qui aura lieu ce vendredi, n’est pas une surprise, la méthode l’est un peu plus. Surtout que le président de l’UEFA est revenu à la charge quelques instants plus tard. « Ensuite, nous avons discuté dans son bureau en tête-à-tête et j’ai renouvelé ma proposition qu’il devait démissionner, se rendre compte que le moment n’était pas le bon et qu’il devait avoir le courage, l’honnêteté et la grandeur de s’en rendre compte. »

« Il m’a dit : "Michel, on se connaît bien et on s’aime bien, mais c’est trop tard, je ne peux pas partir aujourd’hui, alors que le début du congrès est cet après-midi", poursuite Platini. Je lui ai répondu : "C’est dommage monsieur le président, je pense que ça aurait été formidable pour ton image que tu comprennes la situation et que tu nous quittes". » 

Platini : « Blatter peut être battu »

Si l’ancien numéro dix des Bleus a perdu une première bataille, il ne s’avoue pas pour autant vaincu, persuadé que « Blatter peut être battu ». Son combat pour empêcher un 5e mandat du Suisse n’est d’ailleurs pas fini. Et il se pourrait qu’il porte ses fruits lors du vote de demain.

« Une très, très grande majorité des fédérations européennes va voter pour le Prince Ali, a-t-il déjà prévenu. Les gens ne veulent plus de ce président et moi non plus. Aujourd’hui, la FIFA n’est plus forte. J’essaie de convaincre quelques fédérations qui ne sont pas encore convaincues, c’est très important. Le Prince Ali a toute la légitimité pour être président. Il est jeune, a de l’ambition. Il peut faire du bien, il peut changer les choses. » Et de préciser, avec le sourire : « On va essayer de travailler ce soir ». Décidément, Platini n’a rien caché…