
Fifa: Platini donne sa version des faits
« J’en ai toujours envie ! » Interrogé dans le journal Le Monde sur sa suspension de 90 jours par la commission d’éthique de la Fifa, Michel Platini renouvelle d’entrée son désir intact de briguer la présidence de l’instance et espère qu’il remportera son contre-la-montre pour se présenter avant le 26 octobre : « Mes avocats suivent les procédures Fifa et saisiront le Tribunal arbitral du sport si nécessaire. J’espère que tout cela va aller vite. »
Visé à cause des deux millions de francs suisses que Joseph Blatter lui a versés en 2011, l’ancien capitaine de l’équipe de France ne cache pas son irritation : « Ce qui m’énerve le plus, c’est d’être mis dans le même sac que les autres. Je trouve honteux d’être traîné dans la boue. »
« Un truc d'homme à homme »
Platini, qui assure ne pas «être un homme d'argent » confirme ensuite que l'accord contracté avec Blatter était tacite : « Il me demande d’être son conseiller pour le foot. C’est d’accord. "Combien tu veux ?". Je réponds : "Un million." "De quoi ?" "De ce que tu veux, des roubles, des livres, des dollars." A cette époque, il n’y a pas encore l’euro. Il répond : "D’accord, 1 million de francs suisses par an." (...) Cela fait longtemps que je n’ai plus ni avocat ni agent qui négocient pour moi. Et puis, c’était un truc d’homme à homme. Il allait devenir président de la FIFA. La FIFA ! J’avais confiance. »
Par ailleurs, interrogé sur la possibilité que Blatter soit à l’origine de ces révélations, Platini s’interroge : « Je ne sais pas. Disons que j’ai des doutes. En tout cas, tout ça est sorti à partir du moment où j’ai demandé sa démission et où j’ai été candidat. Je suis le seul à pouvoir faire en sorte que la FIFA redevienne la maison du foot mais chaque fois que je me rapproche du soleil, comme Icare, ça brûle de partout. (...) Même s’il veut me tuer politiquement, je garde un peu d’affection pour ce que nous avons vécu ensemble. »