
OL: accusé d’avoir baissé le salaire d’une joueuse pendant sa grossesse, le club se défend
Accusé par une ancienne joueuse et condamné à une amende par la Fifa, l’Olympique Lyonnais se défend. Le club a publié un communiqué mardi soir dans lequel il répond aux propos de son ancienne joueuse, l’Islande Sara Bjork Gunnarsdottir indiquant avoir subi une baisse de salaire pendant sa grossesse et son arrêt de travail. En mai 2022, la Fifa a condamné l’OL à verser environ 82.000 euros ainsi que des intérêts à la milieu de terrain, qui avait rejoint le club à l'été 2020 et l'a finalement quitté en fin de contrat en 2022.
Le litige reposait sur l'absence d'activité professionnelle de Sara Björk Gunnarsdóttir entre le début de son arrêt de travail lié à sa grossesse (fin mars) et le début de son congé maternité (fin septembre). L'accouchement s'est produit le 16 novembre. Le règlement de la FIFA prévoit que les joueuses doivent être intégralement payées entre l'annonce de la grossesse et le début du congé maternité d'une durée minimale de 14 semaines. Il précise aussi qu’une joueuse en qui ne joue plus "a le droit" d'exercer une autre activité dans son club.
Le club a alors estimé qu’il était dans son droit d’ajuster le salaire de Sara Björk Gunnarsdóttir alors que cette dernière n'a exercé aucune activité professionnelle et qu'elle a obtenu l'autorisation de rentrer en Islande avant son congé maternité. Le club aurait ainsi seulement versé 27.000 euros sur les 109.000 dus. Il détaille son action dans un communiqué.
"L’Olympique Lyonnais a toujours été précurseur en matière de football féminin et d’accompagnement des athlètes dans tous les moments de leur vie, assure Lyon. Nous avons toujours respecté la loi française que nous avons parfois trouvé trop contraignante sur ces sujets. Ainsi, nous avons toujours milité pour une protection renforcée des joueuses sur ces points. Nous avons tout mis en œuvre pour accompagner Sara Björk Gunnarsdóttir dans sa maternité, ainsi que son retour au plus niveau."
Pour l'OL, la loi française empêche les attentes de la Fifa
"A sa demande, nous avons accepté qu’elle réalise son congé maternité en Islande, son pays d’origine, poursuit le texte. Lorsqu’elle est revenue en France, après la naissance de son fils, nous avons tout fait pour favoriser son retour au plus haut niveau dans des conditions lui permettant de vivre aux mieux sa nouvelle vie de mère, ainsi que son retour à la compétition, grâce notamment à un accompagnement poussé, comme nous l’avons fait ensuite avec Amel Majri. Ce sujet nous tient particulièrement à cœur et nous sommes fiers de l’avoir accompagné ces derniers mois tout au long de sa grossesse jusqu’à son retour sur les terrains contre Soyaux, lui permettant également de faire les déplacements avec sa fille et sa nounou."
"Ces derniers mois, la FIFA a choisi de poser pour la première fois un cadre juridique pour les joueuses étant amenées à vivre une maternité durant leur carrière, ce dont nous nous réjouissons, fait remarquer le club. La FIFA nous reproche aujourd’hui de ne pas avoir proposé un autre travail à Sara Björk Gunnarsdóttir durant son arrêt maladie puis son congé maternité, alors qu’en parallèle la loi nous l’interdit en France et que la joueuse nous avait demandé expressément de pouvoir retourner vivre en Islande, ce que nous avions accepté. Nous sommes fiers d’avoir compté Sara Björk Gunnarsdóttir dans l’effectif de l’Olympique Lyonnais. Nos chemins se sont séparés pour des raisons purement sportives."
L’OL conclut en se disant ouvert à un meilleur accompagnement de ses joueuses. "Si elle souhaite nous aider aujourd’hui à faire évoluer davantage le droit français, nous serions heureux de pouvoir l’impliquer dans nos démarches aux côtés d’Amel Majri pour permettre à toutes les athlètes de vivre pleinement leur grossesse, ainsi que leur retour à la compétition."