
D1 féminine: la révolution de la Ligue professionnelle est en marche
Un match en ouverture de la 12e journée de Division 1 féminine entre le Paris Saint-Germain et Rodez vendredi soir sur un terrain du Camp des Loges partiellement éclairé, une pelouse digne d’un stade de Régionale 1 lors de Soyaux-Lyon le lendemain. Des images de retransmission de match pleines d’eau tant les caméras sont exposées à la pluie sur certains stades. Rien de bien positif pour la publicité du football féminin français. Des éléments qui mettent surtout en valeur de réelles carences dans le système actuel et qui contrastent tellement avec ce qui se fait hors de nos frontières.
Après la validation de la Division 3 et d’une poule unique de Division 2 la saison prochaine, une étape importante pour l’avenir du football féminin français est en train de se construire actuellement, avec la création d’une Ligue professionnelle. Il y a quelques jours, le président de l’OL, Jean-Michel Aulas, s’est d’ailleurs officiellement déclaré intéressé par la présidence de cette nouvelle structure. Nul doute que si l’homme fort de Lyon a montré cet intérêt c’est que la structure est en voie de finalisation, un an environ après la création de la commission du football féminin de haut-niveau (D1 & D2).
Vers la mise en place de la Licence Club
Depuis février dernier, le chantier de la professionnalisation a été clairement ouvert. La Direction technique nationale ayant beaucoup travaillé sur l’articulation et les conséquences d’une Ligue professionnelle. La première sera une généralisation totale du contrat fédéral pour les joueuses. L’autre conséquence importante sera la création de la "Licence club" sur un modèle visiblement comparable à ce qui se fait dans le football masculin et qui permet notamment de toucher une répartition des droits TV ou un accompagnement financier fédéral pour les clubs de National, par exemple. Pour l’obtenir, un club devra remplir un certain nombre de critères sur la qualité de ses infrastructures, son centre de formation, son stade, ou encore sa pelouse.
Ce n’est pas un secret, la plupart des équipes de D1 féminine ne possèdent pas de stades de 15.000 places. On s’orienterait donc vers des stades à taille humaine. Avec un double objectif : avoir assez de places pour disposer d’une affluence cohérente et intéressante (quelques milliers de spectateurs), mais aussi une structure de stade qui permettrait de mettre en place un dispositif de retransmission télévisée "sexy" pour le téléspectateur. Car aujourd’hui, c’est l’un des points noirs de la D1 Arkema, avec trop de stades pas adaptés à la retransmission télévisée.
Centre de formation, et gestion de la Ligue
Qui dit championnat professionnel, dit centres de formation, voire de pré-formation. De nombreux clubs souhaitent s’engager dans cette voie. Pour les convaincre d’y aller, une indemnité de formation est en cours d’élaboration. Ce qui permettra aux clubs voyant leurs jeunes joueuses partir d’avoir un retour sur investissement en fonction du contrat qu’elles signent dans leur future équipe comme c’est réglementairement le cas chez les masculins.
Avec la création de la Division 3 la saison prochaine s’ouvre un autre sujet de discussion : le retour global des équipes réserves qui pourraient figurer dans ce championnat à terme. Certains clubs possédant déjà une équipe "réserve" qui évolue très souvent en Régional 1. L’idée étant de permettre aux joueuses U19 de se confronter plus rapidement à une compétition nationale Senior.
Enfin, il reste à ce stade à trancher sur l’hébergement de cette Ligue féminine. Ces dernières années, Noël Le Graët en faisait une affaire de principe : il ne voulait pas laisser le football féminin en gestion à la Ligue. La Fédération française de football aura-t-elle les ressources humaines pour la gérer ? Ou passera-t-elle sous pavillon LFP ?