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Ligue Europa Conférence: pourquoi Slovacko a tout d'un piège pour l'OGC Nice

Ce jeudi soir (18h45), l'OGC Nice tentera de décrocher sa première victoire en Ligue Europa Conférence sur la pelouse de Slovacko. Petite ville isolée de République Tchèque, Uherské Hradisté a le profil type d'une destination périlleuse. 

Prague en République Tchèque, Bratislava en Slovaquie, Vienne en Autriche... Plusieurs aéroports possibles afin de rejoindre la région de la Moravie et Uherské Hradiste et un point commun: des heures de trajet à avaler une fois sorti de l'avion. Les Niçois sont eux arrivés mercredo soir à Brno, à une centaine de kilomètres du lieu de leur rencontre de Ligue Europa Conférence contre Slovacko ce jeudi (18h45), avant de rejoindre leur hôtel de Prerov aux alentours de 19h30. 

Ce jeudi après-midi, ils mettront une bonne heure à rejoindre l'est du pays et le Městský fotbalový stadion Miroslava Valenty, une enceinte de 8.000 places "pas si petite quand on la voit à la télé", selon Lucien Favre. Ce jeudi, comme à son habitude, la ville est paisible. Les terrasses de café baignées de soleil accueillent quelques locaux pour le déjeuner. En une douzaine de minutes à pied, le stade aux sièges bleus lorgne une route. Sur une pelouse qui semble pouvoir vite se dégrader au fur et à mesure du match, on termine de tracer les lignes. Dans les entrailles le Slovacko se prépare à une séance vidéo en salle de conférence de presse tandis qu'à l'extérieur, on affine les dernières programmations logistiques. "Le Président de Nice va se garer ici. Je ne veux pas d'autres voitures ici" explique un responsable à son employé.

Nice, troisième club français à se rendre à Uherské Hradisté

Malgré les destinations pour le moins originales que nous offre régulièrement les coupes d'Europe, le Gym ne sera pas le seul club français à découvrir cette ville où résident plus de 25.000 âmes. Avant lui, Sochaux et Rennes se sont frottés au club tchèque, appelé en son temps le FC Synot.

Dans l'esprit de certains, le déplacement et la rencontre n'ont pas laissé beaucoup de traces. C'est notamment le cas pour Mickaël Isabey, l'ex-lionceau pourtant victorieux en Tchéquie (3-0 en 2002) en Coupe Intertoto: "Aucun souvenir" balaie le milieu de terrain. D'autres ont plus de mémoire. Un an plus tôt, au cours de cette même compétition, le Stade Rennais avait fait le boulot au Stade de la route de Lorient (5-0) avant de se faire quelques frayeurs lors du match retour à Uherské Hradiste (défaite 4-2). "On a très mal joué, on prend des buts rapidement, le terrain n'était pas bon, résume Olivier Echouafni, acteur du match en juillet 2001. Il y avait une vraie ambiance champêtre avec pas mal de tension. On avait aussi fait tourner en vue du championnat après avoir assuré au match aller mais on ne savait pas trop à quoi s'attendre."

Au-delà match, l'actuel entraîneur de Quevilly-Rouen Métropole se souvient de sa nuit tchèque: "On n'était pas loin du stade et lorsqu'on arrive à l'hôtel, on entre dans les chambres et on voit des matelas posés sur des coffrets en bois. C'était nos emplacements pour la nuit. Qu'est-ce que j'avais mal dormi!"

Mercredi soir, les Aiglons ont pu dormir paisiblement, sur des lits bien plus convenables, mais il faudra être réveillé en début de soirée pour ne pas connaître le même revers que Rennes il y a onze ans. "C'est assurément un match piège, reconnait Olivier Echouafni, porteur du maillot azuréen pendant sept ans. Tout dépend de la qualité du terrain mais Nice malgré cela doit être au-dessus. Ce genre de matchs, cela doit leur servir à retrouver de la confiance mais je compte sur un entraîneur comme Lucien Favre, qui connaît bien la Coupe d'Europe."  Même si le FC Slovacko n'est certainement pas le club qu'il a le plus affronté et visionné au cours de sa carrière... "Je ne connaissais pas vraiment cette équipe avant ce match mais on a pris le temps de regarder quelques matchs et c'est très surprenant. S'ils font la Coupe d'Europe, ce n'est pas pour rien, rappelle l'entraîneur suisse. C'est une équipe offensive, qui peut changer de système en cours de match avec beaucoup de courses et d'intensité."

Le capitaine Michal Kadlec, enfant du pays

Actuel 10e du championnat tchèque après avoir terminé au pied du podium la saison passée, le dernier vainqueur de la coupe nationale est à la peine ces derniers temps. Lors de la première journée, alors qu'ils menaient rapidement 2-0 à la maison et qu'ils voyaient un joueur serbe exclu en première période, les hommes de Martin Svedik n'ont pu rapporter mieux qu'un nul face au Partizan Belgrade (3-3) avant de s'incliner à Cologne la semaine suivante malgré une réaction en début de seconde période (4-2).

Déjà auteur de trois buts en début de parcours européen, Jan Kalabisca (35 ans) ferait presque oublier Vaclav Jurecka, meilleur buteur du club la saison dernière (17 buts en championnat) et parti au Slavia Prague. En termes d'expérience, Slovacko pourra compter sur son vétéran Michal Kadlec (37 ans). Formé au club, l'international tchèque (67 sélections) est revenu à la maison il y a quatre ans après des aventures au Sparta Prague, à Leverkusen et au Fenerbahçe et compte plus de 70 matchs européens à son actif. Lui connaitra les lieux par coeur. Aux Niçois, sans Andy Delort (mollet) ni Ross Barkley (non qualifié), de rapidement s'y installer pour prendre un avantage avant le match retour, la semaine prochaine, dans une Allianz Riviera à huis clos, pour ainsi continuer d'espérer un avenir en Coupe d'Europe. 

C.Brossard à Uherské Hradiste (République Tchèque)