L’arbitrage à cinq plébiscité

L’UEFA a décidé d’expérimenter l’arbitrage à cinq lors de la première journée de la phase de poules de l’Europa Ligue. Lille et Toulouse, qui seront concernés par ce nouveau procédé, voient d’un bon œil cette expérience.

« C’est sûr que cela va faire bizarre d’avoir cinq arbitres. Généralement, le quatrième ne servait à rien. Là, lui et le cinquième arbitre seront importants. » Rio Mavuba le dit sur le ton de la plaisanterie. Mais le milieu de terrain de Lille, qui défiera ce soir les Espagnols du FC Valence, sait qu’il sera au cœur d’une expérience ô combien importante pour l’avenir de l’arbitrage international : l’arbitrage à cinq. Ce ne sont donc pas quatre mais cinq sifflets qui officieront lors de la première journée de la phase de poules de l’Europa Ligue, le tout sur demande de l’UEFA.

Le but bien évidemment… nettoyer les surfaces de réparation des événements parasites qui s’y produisent régulièrement (tirage de maillots, simulations) et des faits de jeu pouvant échapper à l’arbitre (but ayant ou non franchi la ligne). « Cela va être une première pour nous tous. Les surfaces vont être plus surveillées, commente Rio Mavuba. Il va falloir être vigilant. Ça va être spécial, notamment pour les gardiens. Ils auront toujours un arbitre à côté d’eux. »

Thual : « Comme à la télévision »

Lille ne sera pas le seul club français concerné par cette nouveauté. En Serbie, du côté du Partizan Belgrade, Toulouse, l’autre club tricolore engagé en Europa Ligue, y aura droit également. « Moi, je serais plus favorable à la vidéo, notamment dans les surfaces de réparation, confesse l’entraîneur du TFC Alain Casanova. Cela entraînerait moins de discussions et de décisions qui, souvent, font la différence au tableau d’affichage. Quand on sait l’importance d’une décision arbitrale et la difficulté qu’ont les arbitres à exercer leur métier, ne l’oublions pas, ce sont des êtres humains… apporter une aide avec deux arbitres supplémentaires, qui seront, qui plus est, placés dans la surface me paraît être une très bonne chose. »

Lillois et Toulousains ne sont donc pas réfractaires à l’arbitrage à cinq. Et du côté des principaux intéressés alors ? Olivier Thual a déjà testé ce système lors d’un tour qualificatif de l’Euro des moins de 19 ans, disputé en décembre 2008 à Chypre. L’arbitre français le testera encore le 1er octobre prochain au cours du match Austria Vienne-Nacional Madeira, rencontre comptant pour la 2e journée de l'Europa League. Pour lui, l’arbitrage à cinq est tout simplement une révolution.

« C’est vraiment la vision que l’on a à la télévision de la caméra qui est derrière le but et que nous, nous ne connaissions pas sur le terrain de jeu. Le fait d’avoir trois angles de vue sur une même action de jeu, entre l’arbitre central, l’arbitre additionnel – celui qui se trouve derrière le but – et l’arbitre assistant, nous permet d’avoir une meilleure vision d’ensemble de l’action et de détecter au mieux la faute ou la tricherie susceptible de se produire dans la surface. » Désormais et comme tout bon procédé, c’est sur le terrain que l’arbitrage à cinq démontrera si oui ou non il mérite toutes les promesses qu’on lui prête.

La rédaction - A.D. avec W.T et J.S (RMC Sport)