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Conference League: que vaut Qarabag, l'adversaire dont l’OM va devoir se méfier

L’OM découvre la Conference League face à Qarabag, ce jeudi (21h), un adversaire habitué de la scène européenne depuis plusieurs saisons et sans aucune crainte face à la renommée de son adversaire d’un soir.

L’OM ne défiera pas un cador du football européen, ce jeudi en barrage aller de la Conference League (21h). Mais Qarabag n’est plus un inconnu sur la scène européenne. Le club azéri a enchainé cette saison sa huitième participation consécutive à une phase de poules d’une compétition sur la scène continentale. Saint-Etienne (2014-2015) et Monaco (2015-2016) ont d’ailleurs déjà croisé sa route en Ligue Europa.

Du jeu offensif, pas un bus

Deuxième des poules derrière Bâle, l’équipe composée majoritairement de joueurs locaux et de quelques étrangers (seulement cinq sont autorisés à jouer à chaque match) ne se cachera pas au Vélodrome.

"On est prêt, lance Abdellah Zoubir, milieu de terrain français passé par Lens, dans l'After Galaxy. C’est une bonne opportunité de jouer un grand match comme ça. On a assez d’expérience à ce niveau. On n’a jamais passé les groupes mais on a joué de grosses écuries. Notre coach est basé sur l’offensive, ce n’est pas le genre à jouer à cinq derrière parce qu’on affronte un grand club. On a toujours joué haut et essayé de produire du jeu et de marquer des buts. On n’a jamais été une équipe qui jouait bas en essayant de contrer."

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Cela paie en championnat avec une position de leader confortable (dix points d’avance sur Qabala) qui laisse entrevoir le titre après l’avoir perdu à la dernière journée la saison dernière au détriment du rival, le Neftchi Bakou. Un coup d’arrêt après sept titres consécutifs dans une ligue où le niveau varie du "milieu-bas de tableau Ligue 2" au "bas de tableau Ligue 1" pour Bakou, selon Zoubir. Ce jeudi, les Marseillais affronteront des joueurs "techniques" et accrocheurs "qui ne veulent que la gagne".

Ils découvriront aussi Qurban Qurbanov, légende du football azéri (meilleur buteur de la sélection), en poste depuis 2008 sur le banc de Qarabag. C’est lui qui a porté le club dans une autre dimension avec ces titres et la première qualification de l’histoire d’un club azéri en phase de poules de la Ligue des champions. C’était en 2017-2018 dans un groupe de la mort composé de Chelsea, l’AS Rome et l’Atlético. Ils avaient réussi à accrocher deux nuls face aux Espagnols. Un pays qui inspire Qurbanov plutôt porté par le courant catalan que madrilène.

Derrière une apparence froide et taiseuse, le technicien – adepte du 4-2-3-1 - cache une approche inspirée de Pep Guardiola, le côté taigneux en plus. "Il est très cool avec ses joueurs mais c’est vrai qu’il fait peur, sourit Zoubir. Des fois quand ça ne va pas, il remonte les bretelles à tout le monde et on passe un sale quart d’heure dans le vestiaire. Il a d’exigence et demande un sérieux quotidien. Il fait attention à tout." Deux traducteurs (espagnol et anglais) s’affairent à ses côtés pour transmettre ses consignes aux joueurs portugais, espagnols ou francophones.

Un gros soutien populaire et un puissant conglomérat à la tête du club

Dans un pays qui investit dans le sport (Grand Prix de F1, match de l’Euro), les performances de Qarabag sur la scène européenne suscitent un gros engouement. D’autant que le club est le plus aimé du pays. Pour des raisons géo-politiques principalement. Initialement résidente du haut-Qarabag, l’équipe s’est exilée depuis 1993 à Bakou après la destruction de la ville d’Agdam au milieu du conflit sanglant dans cette région que se disputent l’Azerbaïdjan et l’Arménie.

Le pays se range depuis derrière Qarabag, même les supporters du rival à Bakou. "Au début, je ne comprenais pas trop, je croisais des supporters du Neftchi qui m’encourageaient alors que c’est un peu comme Paris-Marseille, confie Zoubir. J’ai commencé à comprendre que c’était dû à l’histoire politique: quand Qarabag joue, tout le peuple est pour Qarabag en rapport au conflit des années 1990."

Les performances sportives comptent dans cette logique de communication. Le club peut compter sur le soutien du puissant conglomérat Azersun, entreprise privée proche du pouvoir, qui met la main au portefeuille pour maintenir le niveau de l’équipe. Avec à la clé des salaires "pas mal" pour attirer des joueurs étrangers et présenter un visage compétitif. Méfiance donc pour l’OM. "Il y a match, conclut Mamadou Mbodji (Neftchi Bakou) dans l’After Galaxy. Sur le papier, l’OM est favori mais Qarabag est une grande équipe avec des joueurs. Pour moi, c’est 50-50."

NC