
Conference League: les 4 atouts du Feyenoord, adversaire de l’OM en demi-finale
Arne Slot, le coach qui a déjà conquis tout le monde
Le coach du Feyenoord Rotterdam compte moins de trois saisons en tant qu’entraineur principal à son actif. Il a pourtant rapidement mis tout le monde d’accord. D’abord à l’AZ Alkmaar, où il a quitté son poste d’adjoint pour prendre la tête de l’équipe première en 2019. Au terme d’une saison tronquée par la pandémie de Covid-19, le club était en tête d’Eredivisie avec l’Ajax et simplement devancé à la différence de buts.
À 43 ans, l’ancien numéro 10 s’apprête à boucler sa première saison sur le banc de Rotterdam, qui occupe la troisième place de son championnat, loin derrière les intouchables Ajax et PSV. Avec des résultats mais aussi un style de jeu convaincant et offensif. Basé sur la possession et un pressing haut mais également flexible et capable d’évoluer davantage en transition lorsque le profil de son adversaire s’y prête, ce qui pourrait être le cas de l’OM ce jeudi soir, Arne Slot fait jouer exclusivement ses équipes en 4-3-3.
"C’est quelqu’un qui est assez moderne, qui fait partie de cette école hollandaise des entraîneurs, qui aime être protagoniste, avoir le ballon, l’initiative du jeu, juge notre consultant Kévin Diaz dans l’After Galaxy consacré au Feyenoord. Il sait aussi d’adapter. Il destiné à intégrer dans les prochaines saisons le top européen". Cela tombe bien, il serait dans les petits papiers de l’Ajax, qui cherche un successeur à Erik ten Hag, en route pour Manchester United.
Orkun Kökcü, l’enfant du club et international précoce
Titulaire indéboulonnable au cœur du milieu rotterdamois, en championnat comme en coupes, le jeune milieu turc a profité de ses bonnes performances cette saison pour intégrer progressivement le onze de sa sélection. Le maître à jouer compte 9 buts toutes compétitions confondues, dont un au tour précédent contre le Slavia Prague, et 8 passes décisives. À 21 ans, il dispute déjà sa quatrième saison dans l’équipe première de son club formateur.
"Dans la vitesse d’exécution, c’est très rapide, explique son ancien partenaire et gardien de but français Joris Delle dans l’After Galaxy sur RMC. Il a une vision de jeu et une qualité de passe. La dernière passe, c’est son truc, et attention à ses coups francs". Les Olympiens, qui prennent beaucoup de buts sur ces phases de jeu ces derniers temps, sont prévenus.
Luis Sinisterra, l’ailier qui monte en flèche
Kökcü ne manque pas de destinaires de choix au moment de servir ses partenaires. À la gauche de Cyriel Dessers, meilleur buteur de Conference League (8 buts, à égalité avec le Romain Tammy Abraham) et utilisé par intermittence, Luis Sinisterra attiserait la convoitise de plusieurs écuries européennes, dont Nice et Lille.
Meilleur réalisateur de son équipe cette saison avec 22 buts toutes compétitions confondues, l’ailier colombien n’est pas un produit du centre de formation mais il est arrivé aux Pays-Bas à 18 ans en provenance d'Amérique du Sud, sans sa famille ni notion d’anglais. Depuis, l’international colombien (5 sélections) a parcouru du chemin et s’annonce comme un poison. Delle présente celui qui joue sur un faux pied comme "un profil dribbleur" avec "beaucoup de vitesse". Si Valentin Rongier, latéral gauche de circonstance, est aligné ce jeudi soir, il aura face à lui un véritable ailier et devra faire parler ses aptitudes défensives en restant solide sur ses appuis.
De Kuip, une bassine bouillante
Après avoir entrevu l’enfer de la Toumba de Thessalonique, l’OM va découvrir une ambiance bien différente mais tout aussi passionnée. Doté de 50.000 places, De Kuip, littéralement "la cuvette" ou "la bassine" en néerlandais, est une enceinte habituée aux chaudes soirées européennes. Le Feyenoord a déjà été sanctionné de plusieurs amendes par l’UEFA, pour un total de 500.000 euros, dont la dernière remonte au quart de finale contre le Slavia Prague (3-3) pour divers incidents (allumage de fumigènes, jets de projectiles et blocage d'escaliers).
"Il y aura un match en tribunes sur cette double confrontation", prévient Delle, bien conscient de la réputation de ses anciens supporters. Des hooligans se sont historiquement installés au club dans les années 1980 avant que des problèmes majeurs n’émaillent les décennies suivantes. Un supporter est ainsi décédé lors d’affrontements avec des fans de l’Ajax en 1997. Ce qui anime une rivalité intense entre les deux clubs et a notamment entraîné des chants haineux à plusieurs reprises de la part des supporters de Feyenoord, dont certains sont proches de l'idéologie d'extrême droite.
Sur la scène continentale, des déplacements houleux à Nancy en 2006 ou à Rome en 2015, avec à chaque fois des dégradations dans le stade ou dans la ville, ont marqué les dernières années du club. Le déplacement des Néerlandais au Vélodrome lors du match retour sera donc surveillé, tout comme la venue des Marseillais à Rotterdam. Privés de déplacement quasiment partout cette saison en Europe (Rome, Istanbul, Bâle, Thessalonique), les fans olympiens vont pouvoir se déplacer en nombre pour la première fois, et 2000 d'entre eux devraient être présents au stade.
Ils ne devraient pas être déçus dans ce qui s’annonce comme le "plus beau stade de football des Pays-Bas" selon Diaz, mais également "le plus emblématique", "la plus belle pelouse" et la "plus belle atmosphère". Ce qui explique que la sélection des Oranje y dispute fréquemment ses matchs à domicile. Dans une atmosphère hostile face à des joueurs doués et guidés par un entraîneur tout aussi talentueux, l’OM sait donc à quoi s’attendre s’il veut faire un premier pas vers une nouvelle finale européenne.