Ménez, pour le pire… et le meilleur

Au bord de l’expulsion en fin de première période, après avoir manqué deux occasions, le Parisien a débloqué la situation face à l’Ukraine en inscrivant le premier but des Bleus (2-0). Comme un résumé de ce dont il est capable.

Certains l’adorent, d’autres le rejettent de façon épidermique. Il impressionne et agace, suscite des applaudissements et des sifflets. Et c’est même le plus souvent pendant le même match que Jérémy Ménez provoque ces réactions tellement opposées. Pour tous ses fans et ses détracteurs, le Parisien a offert un récital de ses capacités face à l’Ukraine vendredi soir à Donetsk (2-0). Son sens de la provocation, du dribble, a semé le danger. Son inefficacité, à s’en arracher les cheveux en première période (26e, 29e) puis en début de seconde mi-temps (48e), a été terrible pour les nerfs. Et puis, son ouverture du score (53e) a délivré les Bleus autant que leurs supporters.

Crochet dans la surface, frappe croisée du gauche, Andriy Pyatov ne pouvait rien. Remplacé par Marvin Martin (73e), Jérémy Ménez restera sans doute satisfait de sa prestation, alors que déjà averti, il aurait dû être expulsé juste avant la pause (45e+1). Son deuxième but en Bleu, dix jours après celui inscrit en amical face à l’Estonie (4-0) et les sifflets qui avaient accompagné ses actions précédentes jugées individualistes, pourrait lui offrir une nouvelle titularisation mardi face à la Suède (20h45). Tout dépendra dans quel camp se rangera Laurent Blanc, son sélectionneur. Du côté de ceux qui saluent son activité, sa verticalité, son influence finale. Ou de ceux qui pointent encore son sens du gâchis.

Larqué : « Pas l’investissement de Ribéry »

« Il a été dangereux, se félicite Rolland Courbis, membre de la Dream Team RMC Sport. Même malgré sa maladresse, il s’est retrouvé dans des situations qu’on n’avait pas eues contre l’Angleterre. C’est bon pour sa confiance. » Et pour les Bleus. « Je n’ai pas senti l’investissement que j’ai pu ressentir d’un Franck Ribéry, note pour sa part Jean-Michel Larqué. Il aurait pu être meilleur buteur de la compétition dès ce soir (vendredi). » Jérémy Ménez l’a dit et redit, il tentera et retentera quels que soient les jugements. Parce que c’est son jeu, qu’il ne changera pas. Le jour où il réussira tout, le Parisien deviendra un autre joueur. Du genre de ceux qui décident à eux seuls de l’issue d’un match. A l’Euro, ils se comptent sur les doigts de la main.

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