
Blanc : « Que la prochaine ne soit pas dans six ans ! »

Laurent Blanc - -
Laurent, il aurait été dommage de ne pas jouer ce match à cause de l’orage…
Ça ne dépendait pas que de nous. Effectivement, quand il a été arrêté, notre crainte a été qu’il ne se joue pas. On s’était bien préparé. On avait envie de le jouer. Les circonstances ont fait qu’on a attendu un peu pour le jouer. Décidemment, après les 30 premières minutes contre l’Angleterre et ce retard à l’allumage, la météo a failli faire en sorte qu’on n’arrive pas à démarrer un match correctement. Mais les choses se sont arrangées. Le terrain était dans un bon état, malgré la pluie. J’avais peur qu’on joue le match à tout prix, puisqu’il y a des impératifs, et que la pelouse ne soit pas en très bon état. Ça nous aurait gênés pour le jeu qu’on veut proposer.
Quel plan de jeu aviez-vous décidé de mettre en place ?
On avait très, très bien étudié l’adversaire, comme à notre habitude. On avait vu plusieurs fois le match contre la Suède (2-1). L’erreur à ne pas commettre, c’était de laisser cette équipe d’Ukraine se mettre en place, prendre confiance. On avait décidé de jouer avec un bloc assez haut, en étant agressifs. Et surtout d’écarter le plus souvent possible sur les côtés parce qu’on avait trouvé que cette équipe se regroupait énormément dans l’axe à la perte du ballon. Je pense que l’Ukraine a joué le match qu’elle a joué ce soir (vendredi) parce que l’équipe en face lui a posé énormément de problèmes. A un moment donné, elle s’est retrouvée en grande difficulté.
Le match contre la Suède mardi sera décisif…
Après le nul lors du premier match, on était certain que le dernier match serait décisif. Ça va être le cas pour nous contre la Suède. On va bien le préparer mais permettez-moi de savourer la victoire contre l’Ukraine. Pour les Français, ça faisait un petit moment qu’on n’avait pas gagné un match officiel (en phase finale d’une compétition internationale depuis le Mondial 2006, ndlr). On aura le temps de préparer le match contre la Suède qui sera décisif, avec un maximum de professionnalisme, comme toujours. On est déjà très heureux. Six ans, c’est très long. J’espère que la prochaine victoire de l’équipe de France ne sera pas dans six ans. Si c’est le cas, je ne serai plus là. J’aurai été viré !
« Très encourageant pour Ménez »
Comment cette victoire s’est-elle construite ?
De la première à la dernière minute. On a été dominateur pendant presque tout le match. Les stats le traduisent. On n’a pas concrétisé en première période. Mais comme je l’ai dit aux joueurs, il ne fallait pas lâcher. On pensait sincèrement que l’équipe d’Ukraine allait avoir une réaction dans les 15premières minutes de la seconde période. J’avais demandé aux joueurs de rester très concentrés. On a eu des temps forts. Globalement, je pense qu’on mérite cette victoire.
Qu’avez-vous pensé de Jérémy Ménez ?
Je ne vais pas ressortir une individualité. Mais je suis obligé, quand même. C’est quelqu’un qui a besoin de confiance, mais qui possède une qualité qui se fait de plus en plus rare. Il est capable de prendre la profondeur. On avait bien étudié cette équipe d’Ukraine. Elle laissait pas mal d’espaces. C’est une équipe joueuse, c’est certainement la philosophie de leur entraîneur. Mais derrière, il y a des déséquilibres qui se créent. Il fallait des joueurs rapides. Jérémy en fait partie, d’autres aussi. J’estime que c’est un garçon qui a beaucoup de talent. Il faut qu’il prenne confiance au niveau international pour en donner la pleine mesure. C’est très encourageant pour lui.
Pourquoi avez-vous préféré Gaël Clichy à Patrice Evra ?
Pour gagner, il fallait attaquer. Gaël est dans une excellente forme physique. En face de lui, il y avait Gusev, un joueur qui prend beaucoup l’espace. Gaël a des jambes de jeu en ce moment. Ça a été une option offensive, même s’il s’agit d’un défenseur.