
Et pendant ce temps-là, Bielsa rigola

Marcelo Bielsa - AFP
La scène est devenue un classique et commence même à faire sourire Marcelo Bielsa, ce qui n’est pas un mince exploit. A chaque début de conférence de presse, les journalistes lancent en direction de l’entraîneur argentin des « Buenos dias » ou « Buenas tardes » assez puissants. Toujours tête baissée, l’Argentin ne répond jamais. Mais ce vendredi, devant l’insistance de médias taquins, il a souri. Pas plus, mais c’est déjà un (bon) début pour un technicien dont les relations avec la presse ont été tendues depuis son arrivée.
Après quelques questions « d’usage » avant la réception de Saint-Etienne ce dimanche et des réponses souvent pertinentes, Bielsa a ri. Si, si, juré ! Lorsqu’un journaliste lui a fait remarquer qu’il parlait beaucoup avec André-Pierre Gignac, même pendant les matches, le coach olympien s’est mis à rire pour la première fois depuis qu’il est arrivé à l’OM. « Moi, je parle avec Gignac, s’est interrogé un Bielsa surpris. Pendant les matches, on ne peut parler avec personne parce que personne n’entend rien. »
Il connaît tous les journalistes... sans les regarder
D’humeur enjouée (« sur l’échelle du Bielsa »), l’entraîneur de l’OM n’a ensuite pas dérogé à une habitude qu’il a prise depuis qu’il est arrivé : donner sa composition d’équipe pour le match à venir. Une pratique peu courante qui est en fait une tactique pour apaiser les tensions. « Jamais je ne donne en avance l’équipe titulaire. Je crois que c’est important que les joueurs l’entendent avant. Mais dans le cas de ma relation avec vous, comme il y a eu un départ un peu tortueux, je vous la donne pour ne pas être trop hermétique », a-t-il expliqué. Il a même échangé brièvement et directement avec quelques journalistes au sujet de ses vieux souvenirs du championnat de France ou du nom de son vice-capitaine.
Bielsa serait-il donc enfin complice avec la presse ? Le chemin est encore long avant de tirer une telle conclusion, mais c’est un début. Signe de l’importance qu’il accorde aux messages passés à travers les médias, il lit énormément les articles qui traitent de son équipe. Si bien que, selon plusieurs salariés du club, il connaît les prénoms de quasiment tous les journalistes qui suivent l’OM régulièrement. Il ne regarde donc pas ses interlocuteurs, mais il les connaît. Bielsa n’est pas à un paradoxe près.