
Riolo : "Ribéry, la fin d’une non-histoire"

Daniel Riolo - -
Après Nasri, c’est donc Ribéry qui annonce sa retraite internationale. Deux joueurs qui évoluent dans de grands clubs européens quittent donc l’équipe de France. Deux joueurs qui n’ont, il faut bien le dire, rien apporté aux Bleus. Dans quel autre pays, deux joueurs fréquentant des clubs tels que Manchester City et le Bayern arrêtent leur équipe nationale avec un tel bilan ? Une exception française donc.
En petit dernier de la bande, Ribéry a fait une Coupe du Monde 2006 intéressante. Un but mémorable contre l’Espagne en 8e de finale et l’espoir qu’un jour il soit leader des Bleus. Jouer avec, entre autres, Barthez, Thuram, Vieira, Zidane, Henry… champions du monde 98, c’est facile. Les responsabilités sont réduites à néant. Et ceux qui pensent que Ribéry était important en 2006 ne comprennent absolument rien à la vie d’un groupe.
Après cette Coupe du monde et en toute objectivité, Ribéry n’a jamais rien fait en équipe de France. Les Bleus ont disputé l’Euro 2008, le Mondial 2010, l’Euro 2012 et enfin la Coupe du monde 2014 et présent ou pas, Ribéry n’a laissé aucune trace. Dans les matches de qualification, on relève ici ou là quelques bons matches mais face à qui ? Des adversaires inconsistants.
Bon, voire très bon, dans « l’Institution Bayern », Ribéry n’aura jamais eu les épaules pour être le leader qu’il devait être en EDF. Il est loin, très loin dans la hiérarchie des joueurs qui resteront dans l’histoire des Bleus.
A-t-il une place dans ce classement d’ailleurs ? Pour moi, assurément non. Ribéry et les Bleus, c’est pire qu’un rendez-vous manqué, c’est un rendez-vous qui n’a jamais eu lieu.
C’est l’histoire du type qui pense qu’il va conclure, mais qui termine toujours la soirée seul. Ribéry, c’est le Jean-Claude Duss du foot français.
Le public français ne s’est d’ailleurs jamais trompé sur son compte. Année après année, il a toujours figuré dans les classements des sportifs les moins appréciés. Alors qu’il visait le Ballon d’Or et qu’il avait initié une grosse opération de communication-séduction, une enquête du magazine France Football indiquait que seulement 29% des personnes consultées appréciaient ce joueur !
En quête d’un héros à vendre, la plupart des médias ont bien essayé de le mettre en avant, mais jamais le public n’a été dupe. L’amour de Ribéry pour les Bleus a par ailleurs toujours été suspect.
A deux ans d’un Euro en France, il annonce sa retraite internationale. Avouez que c’est curieux. S’il avait dit : « Je me fous des Bleus », ça aurait été plus clair. Mais on a tous plus ou moins compris ça.
Nasri, Ribéry… On attend maintenant avec impatience l’annonce d’Evra non ?