
Ribéry ne rit plus

Franck Ribéry a vécu un été pourri qui laisse des traces en ce début de saison. - -
Les facéties de Franck Ribéry n’ont plus autant d’adeptes du côté de l’Allianz Arena. Déconcentré après son départ avorté au Real Madrid, gêné par un talon, un genou, des adducteurs qui couinent, en délicatesse avec son entraineur, l’intransigeant Louis Van Gaal, le milieu français doit se rendre à l’évidence : il n’a plus le même rayonnement au Bayern Munich. Six matchs de Bundesliga, une seule titularisation, 282 petites minutes de jeu, « Kaiser Franck », qui n’a joué qu’une mi-temps contre Cologne (0-0) samedi, rappelle à grand peine la star des saisons passées. Pourtant, les supporters du club bavarois pensaient avoir retrouvé leur idole, mercredi en Ligue des champions contre la Juventus. Mais, à l’image d’une action individuelle de génie non concrétisée, il manque toujours quelque chose pour réenclencher la marche avant. Au final, un nouveau match nul sans but, le tout sous les yeux de Raymond Domenech, qui avait fait le déplacement en Bavière.
Le sélectionneur ne s’est d’ailleurs pas contenté de venir en simple spectateur. Après la rencontre, les deux hommes ont dîné côte à côte. Sans doute pour évoquer le placement du joueur en Bleu. Ce que Raymond Domenech, sourire entendu aux lèvres, niera chez nos confrères de Téléfoot. Pourtant, depuis quelques semaines, le blues de Ribéry saute aux yeux en équipe de France. Notamment en raison de son temps de jeu lors des deux matchs de septembre. Même s’il se savait trop juste pour débuter contre la Roumanie (1-1), il ne jouera que 34 minutes au Stade de France. Et trois jours plus tard en Serbie, dans un match à ne pas perdre, il n’aura que quatorze minutes à se mettre sous la dent.
Le fossé semble se creuser avec Domenech
C’est à propos du poste qu’il doit occuper en équipe nationale que le fossé entre le technicien et le joueur semble se creuser. Habitué à évoluer à gauche en club, beaucoup moins avec les Bleus, Ribéry souffre du retour en forme de Thierry Henry, son concurrent direct. Entré à droite face à la Roumanie, l’ancien Marseillais n’hésite pas à demander à son capitaine de changer d’aile. Quitte à le froisser, ainsi que le sélectionneur. Conscient du malaise, Domenech monte au créneau et, selon certaines sources, demande au duo Ribéry-Benzema plus de discipline et d’implication. Interrogé sur le sujet lors de sa dernière conférence de presse, il botte en touche en exigeant de ses joueurs qu’ils « jouent à leur meilleur niveau, voire au-dessus de leur niveau, et montrent une envie totale ». Comme si ce n’était pas toujours le cas ?
Leader désormais assumé de la sélection, Thierry Henry est incertain pour la double confrontation contre les Féroé et l’Autriche (10 et 14 octobre). Yoann Gourcuff, touché à la cuisse, n’a carrément pas été convoqué. Les clefs du jeu de l’équipe de France devraient donc être confiées à Ribéry, dont le talent n’est pas remis en cause. Mais il lui faudra, à court terme, aplanir les éventuels différends avec le staff technique tricolore. Car après avoir été la sensation de la Coupe du monde 2006, le joueur préféré des Français ne veut certainement pas regarder le prochain Mondial de son canapé munichois. Ou madrilène.