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Nasri : « Ça fait plaisir de ne plus être comparé à Zidane »

Le meneur de jeu international des Bleus accueille avec soulagement le fait de ne plus être comparé à Zinedine Zidane

Le meneur de jeu international des Bleus accueille avec soulagement le fait de ne plus être comparé à Zinedine Zidane - -

EXCLU RMC. En phase de reprise, Samir Nasri est revenu sur le début de saison d’Arsenal mais aussi sur la situation des Bleus. L'international tricolore ne s'en cache pas : ne plus être considéré comme le nouveau Zidane lui va très bien.

Samir Nasri, le terrain doit vous manquer depuis votre blessure en juillet dernier ? (l’ancien Marseillais s’était fracture le péroné droit lors d’un stage d’avant-saison en Autriche).
Ça commence à faire un petit moment. Mais bon, il vaut mieux revenir à 100 % plutôt que de précipiter les choses. La reprise avec l’équipe est prévue le week-end prochain ou en début de semaine. Je pense être de retour à la compétition contre West Ham.

Arsenal peut-il être ambitieux cette saison ?
On arrive à maturité. Le coach a recruté intelligent en ne faisant venir qu’un joueur, le défenseur belge Thomas Vermaelen. Il fait un très bon début de saison. Le nouveau système de jeu que l’on pratique nous convient bien. Il y a un peu plus de liberté au milieu pour Fabregas et le reste autour s’articule bien.

Vous continuez à suivre les résultats de l’OM. Que pensez-vous de la crise de résultats dans laquelle s’est englué votre club de cœur ?
Malgré ce qu’on peut dire, la première période contre le Real Madrid a été encourageante. Après, les faux pas contre Valenciennes et Monaco sont fâcheux. Il y a du changement dans cette équipe. Il y a beaucoup de recrues qui n’ont pas beaucoup joué la saison dernière, comme Morientes, Lucho Gonzalez. Quand ils auront le rythme, ça ira.

« Il y a trop d’attente autour d’Hatem »

L’équipe de France est toujours dans un coin de votre tête mais la concurrence au milieu s’annonce rude.
Il y en a toujours eu. Il faudra faire de grosses performances pour réintégrer cette équipe. Le plus important pour moi, c’est de retrouver une place de titulaire avec Arsenal. Si je suis bon, je ferais mon retour en Bleu. Il y a de la place, à moi de m’accrocher pour faire partie de cette équipe.

Vous connaissez bien Karim Benzema. Comment avez-vous accueilli ses récentes déclarations sur l'équipe de France (le Madrilène avait déclaré le 27 septembre dernier ne pas être en confiance en Bleu) ?
Elles ont été maladroites. Je le connais bien. Il a dû se faire un petit peu avoir. C’est quelqu’un qui a de la qualité. Il est titulaire au Real Madrid et ça, ça parle pour lui. Il sait qu’il aura sa chance en équipe de France.

Et votre avis sur Hatem Ben Arfa, qui peine à confirmer le potentiel qu’on lui prête…
Ça m’étonne. Je sais la qualité et le talent qu’il a. Il y a beaucoup trop d’attente autour de lui. Il faut le laisser tranquille. Là, il pourra vraiment faire ses preuves. Techniquement, il est vraiment très très fort. Un joueur de la classe et du talent d’Hatem, c’est un fantasque, capable de faire basculer un match mais également de connaître des temps faibles en cours de partie. Il faut savoir gérer ça.

En équipes de France de jeunes, il était déjà comme ça, à rater un avion ou à refuser d’entrer en cours de match ?
Non. C’est vrai que lors de la dernière année en sélection, Philippe Bergeroo l’avait mis à l’écart. Il estimait qu’il n’était pas forcément facile à gérer dans un groupe. Mais rater un avion, ça arrive. A Marseille, j’ai connu des gens qui en avaient raté et on n’en avait pas fait une affaire d’état. Quand au match contre le PSG… c’est un Parisien d’origine, il connaît l’importance du match. Il débute sur le banc et se dit qu’il est meilleur que certains joueurs sur le terrain. Il ne faut pas s’arrêter à chacune de ses frasques.

« Franck Ribéry n’a aucun problème mental »

Vous aussi, vous avez été critiqué. William Gallas ne vous avait pas épargné dans son livre. Vous aviez eu l’occasion d’en parler tous les deux?
Oui avant la parution du livre et une fois à Arsenal. Mais je ne m’attendais pas à ce que l’on dise que j’avais pris la place de Thierry Henry, alors que ce n’est pas ce qui s’est passé. J’ai été considéré comme un insolent, sans aucun respect pour les anciens. Je ne lui en veux pas. Tout cela m’a fait progresser mentalement. Ça m’a ouvert les yeux sur certaines personnes, sur certains journalistes.

En parlant de discussion, vous estimez que les Bleus ont eu raison, la veille du match contre la Serbie, de crever l’abcès avec le sélectionneur ?
Oui. Après, il faut encore remettre les choses dans leur contexte. Une discussion entre un entraîneur et un joueur… c’est très important. On a vu après cela qu’il y avait eu un net changement, de l’envie, une réelle motivation. Des discussions qui font avancer, il faut en avoir le plus souvent possible.

Quid de Franck Ribéry, à la peine en club comme en sélection… Vous le pensez atteint mentalement ?
Je ne pense pas. Il ne faut pas oublier qu’il a été le sauveur des Bleus contre la Lituanie. Maintenant, sur sa dernière sélection face à la Serbie, il était mieux physiquement. Et puis il a eu sa tendinite au genou. Je ne crois pas qu’il ait un problème mental ou un souci avec le sélectionneur. Ils s’entendent très bien. Quand il sera revenu à 100 % de ses capacités, il jouera en équipe de France.

Un mot pour finir sur votre statut. Yoann Gourcuff est désormais considéré comme le nouveau Zidane. Le fait de ne plus connaître cette comparaison vous soulage ou vous agace ?
Ça me fait vachement plaisir… parce que c’est une énorme pression. Pour moi, c’était flatteur certes mais injustifié. J’étais un jeune joueur et mes performances étaient plutôt irrégulières.

La rédaction - Luis Attaque