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Les vérités d'Escalettes

Jean-Pierre Escalettes est très inquiet du niveau de jeu des Bleus.

Jean-Pierre Escalettes est très inquiet du niveau de jeu des Bleus. - -

Après Aimé Jacquet dans France Football qui demandait des explications à Raymond Domenech avant de nuancer ses propos dans le Dauphiné Libéré. Après Paul Le Guen sur Canal Plus Sport qui exhortait Raymond Domenech à rendre le tablier. Voici Jean-Pierre Escalettes. Le président de la Fédération française de football s’est confié au Midi Libre dans l’édition du jour. Morceaux choisis.

Affaire Henry : « Si nous n’avons pas demandé de rejouer le match c’est uniquement parce que nous savions que la FIFA n’accepterait jamais. Cela aurait été totalement hypocrite de notre part. »
Jean-Pierre Escalettes nous éclaire sur cet épisode qui a alimenté la chronique après le France – Irlande du Stade de France (1-1), qui a ouvert la qualification des Bleus à la Coupe du monde. Le président de la FFF a refusé donc l’idée de rejouer cette partie alors que beaucoup de personnes demandaient à la Fédération d’en faire la demande. Montrer un peu de classe pour faire date. Si la FFF n’a pas voulu le faire c’est à cause de l’inutilité de la démarche si l’on en croit le natif de Béziers. Ou pour ne pas risquer de perdre une qualification gagnée (dans la douleur) sur le terrain… Escalettes ajoute qu’il regrette la récupération de l’affaire de la main d’Henry par de nombreuses personnes qui ne sont pas issues du monde du football ou du sport. Attaque non dissimulée à la classe politique française. Il ajoute que cette histoire a « blessé et meurtri » Thierry Henry et que sa femme et sa fille ont eu des problèmes à l’école à cause de cette histoire.

Son attitude après France - Irlande : « Je manifesterais moins mon soulagement après France – Irlande, si je pouvais. J’ai vécu deux années de galères terribles et là à la fin du match j’ai pensé à tout ce que cette qualification allait engendrer. Dans tous les domaines j’ai pensé à cette « Blues Dépendance » du foot français. Cette qualification ouvrait tellement de portes sur l’avenir ! »
On avait reproché à Jean-Pierre Escalettes son déchainement et son étreinte folle avec Raymond Domenech après le coup de sifflet final de France – Irlande. Le président de la FFF avoue qu’il en ferait moins s’il pouvait revenir sur le passé. Il s’en excuse donc. Il réfute le mot de joie et préfère celui de soulagement. Soulagement pour tout ce que cette qualification va engendrer. Evoque-t-il la possible hausse du nombre des licenciés ? La tornade médiatique contre lui et Domenech s’il y avait eu une élimination ? Les sponsors qui vont payer le prix fort pour cette équipe de France ? Il parle de « tous les domaines ».

Le jeu des Bleus : « Je suis très inquiet de notre jeu. Pourquoi cette équipe a-t-elle pu fournir une prestation aussi faible alors que tous les ingrédients étaient réunis pour qu’elle soit performante. »
Après Aimé Jacquet qui sommait Raymond Domenech de s’expliquer sur ses choix, Jean-Pierre Escalettes évoque ENFIN la question du niveau des Bleus. On remarque qu’il ne porte pas la responsabilité sur Raymond Domenech mais sur les joueurs. Pour lui ils sont passés au travers. Malgré cela, il ne s’avance pas sur de possibles objectifs pour la Coupe du monde. Pas de « fanfaronnade », « nous ne fixons jamais d’objectifs dans ce genre d’épreuves, ce serait irresponsable de ma part ». Si les Bleus avaient été brillants en qualification, pas certain qu’Escalettes ne se soit pas avancé sur un degré de la compétition à atteindre. Le président veut la jouer profil bas, modeste, avancer caché. Chaque succès n’en sera peut-être que meilleur.

Domenech : « J’aurais pu être un héros national si j’avais débarqué Raymond Domenech mais j’ai préféré rester dans le domaine de la parole donnée et lui permettre d’aller au bout de son contrat. Ce serait immoral de lui dire de partir. Il va donc rester jusqu’à la fin de son contrat qui s’achève après le mondial. »
Alors que beaucoup de personnes demandaient le départ de Domenech malgré la qualification, Escalettes va au bout de son idée. Domenech ira jusqu'au terme de son contrat avec les Bleus. Bonne Coupe du monde ou pas son mandat s’arrêtera au retour de l’Afrique du Sud. Si Escalettes avoue que le fonctionnement autour de Domenech a changé, il nous éclaire sur la dynamique du sélectionneur qui est un homme « qui souffre qui se replie dans sa coquille ». C’est la raison pour laquelle « il ne dit pas souvent les phrases qu’on attend de lui. »

Jacquet : « Jacquet a raison… un sélectionneur ne doit pas rester plus de 2 ans ou 4 ans…. La fonction est trop difficile. »
Domenech parti après la Coupe du monde, Escalettes pourra nommer un nouveau sélectionneur. Euro 2012 et Mondial 2014, une ou deux échéances selon les résultats de la première. Ensuite on passe à autre chose. Une vraie nouveauté en France.

La rédaction - Morgan Maury