
Les Bleues dans la tourmente

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Il n’a rien changé à son mode de management. Placardé dans la salle de vie du château de Clairefontaine, l’article paru dimanche dans le JDD. Bruno Bini a fait comme à son habitude. Dès que la presse se fait écho de la vie de l’équipe de France féminine, il expose les écrits à ses joueuses. Et tant pis si le technicien se trouve au centre des critiques. Rassemblées depuis dimanche à Clairefontaine pour préparer deux rencontres amicales, en Allemagne ce jeudi (15h15) puis le 13 février à Strasbourg, les quatrièmes de la dernière Coupe du monde prennent leur élan vers le prochain Euro, en Suède (du 10 au 28 juillet), dans un climat pesant.
En cause, les méthodes de Bruno Bini, ses choix de joueuses ou encore l’éviction de certaines qui avaient eu le tort de remettre en cause ses choix, comme Sonia Bompastor (153 sélections). Arrivées une à une, les filles ont petit à petit pris connaissances des écrits. Sans pour autant bouleverser leur quotidien. C’est en effet la bonne humeur générale qui règne dans les salons du château de Clairefontaine, avec notamment des parties de tennis de table pour certaines ou des discussions posées pour d’autres. Bruno Bini n’a d’ailleurs pas interdit à ses joueuses de répondre aux questions sur ce sujet épineux. « Il a ses méthodes atypiques », avance Camille Abily. « Nous ne sommes pas au bord de la crise de nerfs », reprend Gaëtane Thiney.
Thiney : « Il n’est jamais venu dîner chez moi »
Largement évoquées dans l’article, les relations entre la joueuse de Juvisy et l’entraîneur. Et la jeune femme de réfuter. « Il n’est jamais venu dîner chez moi », rétorque-t-elle alors que des repas chez la jeune femme, et même chez ses parents, sont évoqués. « Bruno Bini ne m’a jamais offert de string en soi, continue-t-elle. Quand on vit dans un groupe, on fait des choses, on fait des paris. Sortis du contexte, ça donne ce genre de choses. » Et d’ajouter que l’histoire remonte à 4-5 ans, alors que la chef de délégation s’était prêtée au jeu.
Quant à Bruno Bini, c’est droit dans ses bottes qu’il est revenu sur le sujet. Même si l’entraîneur refuse de dire s’il s’est entretenu de l’ « affaire » avec ses joueuses. « Je prends de la hauteur vis-à-vis de ça, explique-t-il. C’est ma fonction qui veut que je prenne cher à certains moments. Vous ne pouvez pas empêcher les gens de faire des procès, même uniquement à charge ou en sorcellerie. On va laisser passer l’orage et on verra en début d’année ce qu’il convient de faire, car c’est allé un peu trop loin. On me fait passer pour quelque chose que je ne suis pas. Mais pour l’instant, mon seul souci n’est pas sur le terrain médiatique mais sur le terrain sportif. » Et ça commence par ce rendez-vous à Halle-Saale contre l’Allemagne.