
Le Graët : « Président, j’ai déjà donné »

Le vice-président de la FFF est un indéfectible soutien du sélectionneur des Bleus. - -
Noël Le Graët, certaines mauvaises langues estiment que vous êtes le président de fait de la FFF…
Elles se trompent. Je m’occupe de tout ce qui est économique : les entreprises qui aident la Fédération, les discussions avec les chaînes de télé et les recettes. Je suis dans la partie la plus visible, c’est-à-dire l’équipe de France et la Coupe de France. Mais le football amateur, les dossiers compliqués concernant les relations avec l’UEFA et la FIFA sont gérés par Escalettes.
Ça ne vous empêche pas d’y penser…
C’est terminé ça. J’ai déjà donné à la Ligue et mon rôle actuel correspond à ce que je souhaite.
Doit-on se réjouir que l’équipe de France dispute les barrages pour aller au Mondial 2010 ?
Très franchement, non. Il y a une grosse déception de notre part parce qu’on espérait faire mieux. Mais depuis quelques mois, l’équipe de France se comporte mieux. Elle est aujourd’hui solide et on doit être tous unis pour les deux matches de novembre. Il faut absolument aller en Afrique du Sud.
Pensez-vous que la réunion de Clairefontaine avant France-Roumanie, provoquée par Thierry Henry, a constitué un déclic ?
Vous vous doutez bien qu’ils se réunissent tout le temps et se parlent. Ça a été médiatisé différemment. Cette équipe a du talent mais a été plombé par ce mauvais match en début d’éliminatoires en Autriche. J’ai pu constater que les joueurs sont très bien ensemble et ils l’ont montré dans le comportement sportif, et c’est ce qui compte. Les joueurs sont autour de Raymond Domenech et on y arriver.
« Il faut arrêter ce truc anti-Domenech »
Qu’est-ce qui vous fait croire en lui ?
Je l’apprécie depuis longtemps. C’est un homme intelligent, qui travaille beaucoup et protège toujours ces joueurs. Il assume tout le temps, ce qui est une qualité. Et rappelez-vous Jacquet et Lemerre, il n’y a jamais eu d’attachement fantastique, sauf après les victoires.
Quelle est sa part de responsabilité dans son traitement médiatique actuel ?
Au début, il n’a pas forcément été extrêmement agréable dans ses conférences de presse. Ça s’est un peu retourné contre lui quand les résultats n’étaient pas là. Il faut arrêter ce truc anti-Domenech ! Avec tout ce qui est écrit et dit, c’est même un miracle qu’il ne soit pas plus sifflé…
Cette semaine nous a d’ailleurs semblé sous le signe de la communication, pour infléchir la médiocre image des Bleus…
Je pense que ça s’est fait naturellement. On avait prévu depuis quelques temps déjà de ne pas rester dix jours à Clairefontaine pour ces deux matches. Franchement, les joueurs n’ont pas forcé leur nature.
En ce qui concerne les droits télé des Bleus, un premier appel d’offres a été reporté. Par ailleurs, SFR et Carrefour envisageraient de ne pas renouveler leur partenariat. Cela vous inquiète-t-il ?
Je n’ai aucun problème avec les sponsors. On va renouveler un certain nombre de gros contrats, améliorer nos recettes sur le marketing de façon assez nette. Sur les droits télé, le moment de l’appel d’offres n’était peut-être pas le meilleur sur le plan économique. Le problème est aujourd’hui rétabli, le cours de la bourse s’est amélioré et les discussions de gré à gré devraient prochainement aboutir. Notez-le et vous pourrez le ressortir dans six mois.