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Le foot amateur ne veut pas lâcher ses voix

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Alors que la réforme de la gouvernance du football français doit être votée samedi lors d’une assemblée générale extraordinaire de la FFF, la base dénonce la nouvelle répartition des voix entre pros et amateurs. Le bras de fer est loin d’être terminé…

Sur les quatre axes de la réforme des statuts de la Fédération française de football, issue des états généraux du football voulus par l’Elysée après le fiasco des Bleus en Afrique du Sud, la répartition des voix entre football professionnel et amateur au sein de l’Assemblée fédérale continue de diviser. Dans la FFF new look, le nombre de voix des amateurs passera de 75% à 63%. Une perte d’influence au bénéfice des professionnels, qui disposeront, nouveauté, d’une minorité de blocage. Une situation de vulnérabilité qui passe mal auprès de la base. « Nous n’acceptons pas la répartition des voix qui permettra aux clubs professionnels de retoquer les réformes du foot amateur. C’est un danger pour l’ensemble du foot français », s’indigne Eric Thomas, membre de l’Association française de football amateur (AFFA).

Créé pour l’occasion, ce groupe d’influence dénonce le manque de concertation de la part des ligues et districts, accusés de ne pas avoir expliqué les enjeux de la réforme. « C’est l’omerta », déplore Thomas. Ces derniers n’acceptent pas les critiques, et préfèrent relayer la colère du foot d’en bas. « Pourquoi cette minorité de blocage ?, s’indigne Bernard Herbert, président de l’Association nationale des présidents de districts fédéraux (ANPDF). Là, il y a un problème ! » Une perception évidemment aux antipodes de celle de l’Union des clubs professionnels français (UCPF) et de son président Jean-Pierre Louvel, pour qui « professionnalisation ne veut pas dire occupation du terrain par le monde professionnel ». Voire. On dit que la réforme devrait passer samedi avec environ deux-tiers des voix. Si l’on considère que les pros, avec 25% actuellement des voix voteront à l’unisson, il manque 42% des amateurs pour faire passer le projet. C’est loin d’être un plébiscite mais c’est assez pour ne pas pousser Fernand Duchaussoy à mettre en pratique sa menace de démissionner en cas de blocage autour de l’article sur la répartition des voix. Fin du suspense samedi en fin de matinée.

Louis Chenaille avec J.Re.