La semaine de tous les dangers

Les jours qui viennent, avec des matches face à la Roumanie, ce samedi et en Serbie, mercredi prochain, s’annoncent décisifs pour Raymond Domenech et les Bleus dans l’optique de la qualification pour la Coupe du monde 2010. Les enjeux sont considérables.

Victoire obligatoire
L’équation est simple. Si l’équipe de France gagne ses deux matches, elle chipera à la Serbie sa première place au classement. Avec deux rencontres a priori abordables, qui plus est à domicile, contre les Iles Féroé et l’Autriche, les Bleus pourraient ensuite aborder la fin des qualifications avec optimisme. En attendant, il s’agira d’assurer contre la Roumanie. En cas de défaite ou de match nul, les joueurs de Raymond Domenech ne pourront sans doute plus se battre que pour la deuxième place du groupe. En espérant, au final, faire partie des huit meilleurs deuxième concernés par les qualifications, sur les neuf groupes de la zone Europe. « En cas de revers samedi, ça se compliquera, mais ce n'est jamais fini », estime Julien Escudé. Dans le pire cas de figure, avec deux défaites, la Serbie serait assurée de terminer en tête.

A la conquête du public
Contre la Roumanie, les Bleus retrouveront l’exigeant public du Stade de France. Un rendez-vous toujours délicat. Ces derniers mois, le onze français s’est constamment fait huer par le public parisien. Quant au sélectionneur, pas un match sans que les spectateurs n’aient appelé à sa démission. « On aimerait voir le public un peu plus derrière, nous lâchait Bacary Sagna cette semaine. On aimerait aussi que le public mette la pression sur les autres équipes. » Le défenseur d’Arsenal fait sans doute référence à l’un des deux matches amicaux des Bleus, en juin dernier à Saint-Etienne. Le public de Geoffroy-Guichard avait passé la rencontre à conspuer les joueurs lyonnais, tout en encourageant les Nigérians et leur maillot vert… La France s’était incliné 1-0. « Quand le public sera derrière nous, peut-être qu’on fera un peu plus la différence. »

Domenech a le vertige
Le sélectionneur est sur le fil du rasoir depuis l’élimination des Bleus à l’Euro-2008. Si l’équipe de France reste aujourd’hui en lice pour la qualification à la Coupe du Monde, elle continue de déployer un jeu ennuyeux, et surtout sans d’ambition. La prestation livrée il y a trois semaines aux Iles Féroé n’en constitue qu’une nouvelle et cruelle illustration. Face à une équipe modeste, les stars de Premier League ou de Liga ont été loin de montrer des sommets de motivation. Ils ont finalement été sauvés par un joueur de Toulouse, André-Pierre Gignac, meilleur buteur de Ligue 1 l’an passé et auteur du seul but d’un match finalement remporté 1 à 0. Si l’équipe de France persiste à se montrer apathique et si elle venait à perdre ses deux rencontres décisives, la question de l’avenir du sélectionneur reviendrait sans aucun doute sur le tapis.

Clément Zampa