
Domenech : « Si on peut soulager certains joueurs »

Le sélectionneur s'est dit ravi d'apprendre que Zinedine Zidane appelait le public à soutenir l'équipe de France - -
Raymond Domenech, vous avez avancé dans votre réflexion concernant la composition de l’équipe de France mercredi soir face à l’Autriche ?
Oui. On n’a pas conclu encore. On a encore un entraînement pour voir où en sont les joueurs. Ce sont deux stratégies complètement différentes, avec des plus et des moins. L’idée, c’est de se dire que ce qui compte désormais, ce sont les barrages. Comment on les aborde… avec quelles conditions ? Des joueurs peuvent être suspendus pour le premier ou le deuxième match. Il n’y a pas une vérité mais plein de choix.
Qu’est-ce qui importe le plus dans votre choix ? Les possibles cartons à venir ou le temps de jeu à respecter ?
Le temps de jeu me préoccupe beaucoup plus que les cartons. A ça, on ne peut pas faire grand-chose. En revanche, le temps de jeu, on peut essayer de le régler. Tous les internationaux, tous ceux qui vont disputer la Ligue des Champions, vont jouer normalement tous les trois jours jusqu’aux barrages. Il n’y a pas d’arrêt. Cela peut peser dans le choix. Si nous, au moins, on peut les soulager de quelques minutes de match… ça peut être un argument.
Certains clubs ont dû vous donner quelques recommandations concernant leurs joueurs, non ?
J’ai toujours des relations avec les clubs. On essaie de gérer au mieux le temps de jeu des joueurs. Chaque entraîneur a ses préoccupations. Celui qui joue le titre ou la Ligue des Champions nous demande d’utiliser ses joueurs le moins possible. Nous, on aimerait bien qu’ils les fassent jouer le moins possible, ou alors juste ce qu’il faut pour qu’ils soient dans le rythme. Nous sommes dans des intérêts contradictoires. C’est le lot des joueurs de très haut niveau. Je ne demande pas aux clubs de ne pas aligner certains joueurs en Ligue des Champions trois jours avant notre rassemblement. Ça me paraît inutile et l’inverse n’arrive pas. On n’a pas ce genre de soucis.
Des joueurs sont-ils venus vous voir pour vous demander de souffler ?
Je ne vois pas comment un joueur peut, en équipe de France, me dire je suis fatigué, je veux faire l’impasse sur ce match-là. Ils veulent tous jouer. C’est bien mon problème d’ailleurs. Si certains étaient venus me voir, cela m’aurait bien arrangé pour ce match-là. Encore une fois, ce n’est pas possible. Ceux qui sont là ont envie de jouer. Ils désireront souffler oui, le match d’après ou celui d’après… mais pas en équipe de France.
Compte-tenu du scénario du match aller (défaite 3-1), peut-on dire que les Bleus abordent ce match contre les Autrichiens comme une revanche ?
Non, ce n’est pas une revanche. On n’aime pas perdre des matches. Lorsque ça arrive, on a envie de montrer derrière qu’on est capable de gagner le suivant. Pour nous, la revanche, c’est de se qualifier, pas autre chose.
David Trezeguet vous a adressé un message très fort en affirmant être prêt à aider les Bleus lors des barrages.
Moi, j’aime bien lorsque les joueurs disent qu’ils ont envie de jouer en équipe de France. Mon rôle de sélectionneur est de choisir les joueurs. Mais d’entendre dire que certains d’entre eux ont envie des Bleus et veulent faire quelque chose pour l’équipe, je trouve ça bien et sain.
Que pensez-vous des dernières déclarations de Zinedine Zidane à votre égard ?
Désolé je ne dis pas la presse…
Ce dernier disait qu’il fallait arrêter le débat autour de vous, surtout après vous avoir maintenu après l’Euro.
Non…, ce n’est pas ce qu’il a affirmé… (rires dans l’assistance). Je suis content que Zizou dise qu’il faut soutenir le sélectionneur. Mais ce n’est pas lui qu’il faut aider. Il faut soutenir l’équipe de France. C’est elle qui en a besoin. Le cas du sélectionneur passe après. Mettez-le de côté un temps. Ce n’est pas un problème. Je suis heureux d’entendre d’anciens joueurs dire ça et je les en remercie.
Appréhendez-vous le retour des Bleus au stade de France ?
Quand il se passe ce que montrent les Bleus en ce moment, le public ne peut être que derrière son équipe. Je n’ai pas d’appréhension particulière. Je suis heureux d’aller faire un match, devant du monde et se dire que l’équipe de France a envie de jouer et qu’elle sera performante. C’est un bonheur à chaque fois.