
Darou : « Gourcuff n’a rien à démontrer »

Yoann Gourcuff - -
Un diesel qui peut devenir un super-diesel
« Yoann en pris plein la tête depuis un an et demi à Lyon. Il a vécu une année très difficile avec une première blessure au cartilage de la cheville. Au foot, la cheville c’est pire qu’un genou. Il a fait des efforts pour revenir après avoir subi un traitement pour retrouver de la souplesse. Il a rejoué contre le Real Madrid. Il a été obligé de compenser pour équilibrer. Et il s’est blessé à l’adducteur droit. Il a énormément travaillé. Yoann Gourcuff est un joueur avec un talent technique extraordinaire. Il faut savoir l’entraîner. Si on ne sait pas, ça devient un diesel. Il peut devenir un super-diesel en ne l’alourdissant pas et en le faisant travailler en vivacité et en réflexe. »
Un joueur individuel au service du collectif
« Yoann a fait un travail d’amaigrissement au niveau des jambes et de renforcement dans le haut du corps. Il avait une suspension mais pas de carrosserie. Il n’a jamais arrêté de s’entrainer. Il a subi des blessures mais il a fait son possible et l’inimaginable pour revenir de sa première blessure en cinq mois et demi. Il n’a peut-être pas la même forme que les joueurs qui ont enchainé 50 ou 60 matches. Mais ces joueurs-là sont-ils en super forme ? Un joueur retrouve ses qualités quand il joue. Yoann doit jouer énormément. Il a besoin de de confiance et d’automatismes. C’est très important par rapport à son poste, très important. Il nourrit un paradoxe. C’est le joueur le plus individuel dans le vestiaire mais le plus collectif sur le terrain. »
Sans poste fixe
« J’ai eu une conversation avec Arsène (Wenger, l’entraîneur d’Arsenal). On n’a pas établi de schéma. Il faut qu’il arrive à trouver une stabilité à un même poste. A Lyon, lors de son arrivée, il a disputé les sept premiers matches à cinq postes différents. Je le vois comme un électron libre. Avec son père, Christian, on est tombé d’accord pour dire qu’il faut qu’il aille plus vers le ballon. Dans un 4-4-2 il est bridé alors que dans un 4-2-3-1 il est bien. Le système de Puel était différent de celui de Garde. Quand Yoann est revenu après sa blessure, l’équipe avait quatre mois de fonctionnement et de résultats. Garde était dans la difficulté d’intégrer un joueur avec lequel l’équipe n’était pas habitué à jouer. »
Un pari pour Blanc et pour… lui-même
« Il a subi une opération à la cheville en début de saison puis une autre blessure. A chaque fois, il revient de loin. Il est repris en équipe de France par Laurent avec une épée de Damoclès. Il faut qu’il démontre pour retrouver de la confiance. C’est un challenge qui vient de Laurent Blanc et mais aussi de lui-même. »
L’exemple de l’équipe de France de tennis en 1991
« En finale de Coupe Davis contre les Etats-Unis à Lyon en 1991, Yannick (Noah) avait pris Henri Leconte qui n’était pas si bien que ça. Il a tenté un pari et ils ont battu les Etats-Unis. Yoann a un challenge fantastique. A lui de le prendre. S’il n’est pas retenu, il aura quand même grandi après une année comme ça. Il n’a rien à démontrer, il doit rester lui-même. »