Avec Trapattoni, c’est aussi France-Italie

Vu les relations exécrables que Raymond Domenech entretient avec le football italien, la présence à la tête de la sélection irlandaise de Giovanni Trapattoni ne fait que rajouter du piment à ce barrage.

Raymond Domenech pensait en avoir terminé avec les Italiens. Très souvent en conflit tout au long de sa carrière avec les entraîneurs et les joueurs transalpins, le sélectionneur français aurait sans doute préféré ne retrouver ses meilleurs ennemis qu’à la Coupe du monde. C’est raté ! Sur le chemin qui mène à l’Afrique du Sud, les Bleus croiseront forcément un Italiens. Et pas n’importe lequel ! Giovanni Trapattoni, l’entraîneur aux dix-neuf titres majeurs. L’homme qui a remporté dix titres de champion national dans quatre pays différents (7 fois en Italie et 1 fois en Allemagne, Portugal et Autriche).

En succédant en mai 2008 à Steve Staunton à la tête de l’équipe d’Irlande, l’Italien de 70 ans a redonné le sourire à des Irlandais invaincus lors des éliminatoires et tout près de faire mordre la poussière aux champions du monde italien à Croke Park (2-2).

De quoi irriter un Raymond Domenech qui garde une rancœur exacerbée contre les Italiens depuis 1999 et les barrages qualificatifs pour les JO de Sydney disputé avec les Espoirs. Un souvenir amer qu’il n’avait toujours pas digéré à la veille de retrouver une Squadra azzurra, qui venait de battre ses Bleus en finale de la Coupe du monde 2006, pour un match éliminatoire de l’Euro 2008. Ce jour-là, provocateur comme jamais, Domenech avait déclaré qu’il avait « connu un match France-Italie espoirs avec un arbitre acheté ». Une suspension d’un match plus une amende de 10 000 francs suisses (environ 6 000 euros), ainsi qu’une levée de boucliers, avaient poussé l’entraîneur des Bleus à nuancer ses propos.

Un immense palmarès

Face à celui qui n’a toujours pas remporté le moindre titre en tant qu’entraîneur, se dressera donc un « Trap » plus sanguin que jamais mais au palmarès immense, émaillé notamment d’une Coupe des Champions (1985), d’une Supercoupe d’Europe (1984), d’une Coupe Intercontinentale (1985), d’une Coupe des Coupes (1984) et de trois Coupes de l’UEFA.

Toujours est-il que, depuis son arrivée à la tête de l’équipe, l’Irlande ne s’est plus inclinée en match officiel. L’Eire marque peu de buts (12 en qualifications), mais en encaisse également très peu (8 buts). Incontestablement la marque Trapattoni. L’Italien fait d’ailleurs l’unanimité depuis son arrivée. Les joueurs suivent aveuglement leur coach. « Le sélectionneur est un grand patriote mais je sais qu'il tient absolument à faire honneur au peuple irlandais », avait ainsi déclaré Shay Given avant la rencontre contre l’Italie. « La seule chose qui compte pour nous est d'emmener l'Irlande en Afrique du Sud, avait repris celui qui a prolongé jusqu’en 2012. Pour cela, il faudra tenter de gagner à chacune de nos sorties, quelle que soit l'équipe en face. » Domenech est prévenu…

La rédaction