
Après France-Espagne, la Dream Team très divisée sur la vidéo

- - AFP
L’arbitrage vidéo a fait une entrée remarquée en France, ce mardi lors du match entre les Bleus et l’Espagne (0-2). Au programme, un but retiré à Antoine Griezmann, et un autre accordé à Gerard Delofeu, après l’utilisation des images pour dédire les arbitres de touche. Naturellement, les membres de la Dream Team RMC Sport ont été particulièrement attentifs. Et ils n’ont toujours pas trouvé de terrain d’entente.
Di Meco : "La vidéo va tuer notre sport"
"Je n’ai pas changé mon avis sur la vidéo. Déjà, on ne peut pas dire que le résultat n’aurait pas été le même sans la vidéo. Ensuite, on a utilisé la vidéo sur deux buts mais j’ai deux actions en tête avec Kylian Mbappé et David Silva sur lesquelles l’arbitre a signalé un hors-jeu qui n’existait pas. Comment peut-on dire qu’il n’y aurait pas eu but ? Je vois également des effets pervers. Tout d’abord, les juges ont été déjugés sur deux buts. Ça veut dire que désormais les juges de touche ne signaleront plus rien. Ils vont laisser les actions aller au bout et on aura vingt vidéos par match. Le second effet pervers, c’est pour la spontanéité des joueurs et des supporters. Quand il y aura un but, ils vont attendre. On va nous tuer ça. Au foot, le but est rare et donc précieux. C’est ce qui fait l’essence de notre sport. Il est souvent synonyme d’extase. C’est l’ADN de notre sport. Vous voulez tuer ça, vous voulez tuer notre sport."
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Lebœuf : "On ne peut pas primer l’injustice"
"Je dis oui à la palpitation cardiaque mais non aux conneries des arbitres. C’est un sport mais c’est aussi un métier. Il ne faut pas que des décisions hasardeuses provoquent des cauchemars toute une vie. Je dis non aux conneries des arbitres. C’est l’avenir du foot qui est en jeu. Le à-peu-près n’a pas de place dans le sport de haut niveau. On ne peut pas primer l’injustice sous le couvert de l’émotionnel. Quand il y a une question où il n’y a pas de réponse, l’arbitre a le dernier mot. Il y aura toujours des erreurs d’arbitrage mais il y en aura moins."
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Dugarry : "Ça a été très positif mais…"
"Concernant ce match, je suis convaincu. Des injustices ont été évitées, c’est donc très positif pour moi. Mais tout n’a pas été parfait. Je rejoins Eric Di Meco sur une chose. Sur le fait que ça enlève un peu d’émotion. Ça va peut-être modifier un peu le football. Mais pourquoi pas. Il y a aussi un bémol sur l’utilisation. Pourquoi ne pas avoir utilisé la vidéo sur le penalty après le geste de Koscileny ? Il y a moyen de l’améliorer. Il ne faut pas hésiter à faire beaucoup d’essais. Ce qui compte, c’est que le sport grandisse."
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Petit : "Ça va dans le bon sens"
"J’ai été très satisfait. J’avais des réserves avant le match par peur que le jeu soit dénaturé. Mais il faut vivre avec son temps. C’est le sport le plus médiatisé et c’est le seul qui n’utilise pas la vidéo. Dans le foot, on utilise seulement la vidéo pour sanctionner des gens, pas pour rétablir des injustices. Sans la vidéo, la France aurait fait match nul et ça n’aurait pas traduit ce qu’on a vu au cours du match. On est aux balbutiements, ça va être prolongé pendant deux ans. Toute nouveauté a besoin d’un temps d’adaptation. Je suis persuadé que ça va dans le bon sens. C’est une bonne avancée, on était le dernier de la classe. Certains disent que ça tue l’émotion après un but mais à l’inverse, des supporters sont aussi très malheureux de voir leur équipe encaisser un but sur une erreur d’arbitrage."