Duchaussoy, la retraite amère

Battu ce samedi lors de l’élection présidentielle de la FFF, alors qu’il était donné favori, le candidat sortant a annoncé son intention de se retirer complètement des affaires fédérales. Avec le désagréable sentiment d’avoir été trahi par certains présidents de clubs pros.

C’est un privilège dont il se serait bien passé. Le dernier. Venir à la tribune de l’assemblée fédérale pour dire quelques mots, à l’invitation de son successeur. Fernand Duchaussoy a accepté la proposition de Noël Le Graët, ce samedi midi, après sa défaite au premier tour de l’élection pour la présidence de la FFF. « Je pars, a lâché le président sortant. Je quitte définitivement le football national, régional et départemental pour me replonger dans le football de club, où j’ai commencé ma carrière en créant une école de football dans un petit village du Pas-de-Calais. »

Après avoir exercé le pouvoir pendant un an, il doit vider son bureau du boulevard de Grenelle, dans le 15e arrondissement de Paris, et prendre la direction de Berck. Avec le goût amer que lui laisse l’impression d’avoir été trahi. Fernand Duchaussoy pensait avoir de son côté la majorité des représentants du football professionnel. Mais selon nos informations, Noël Le Graët les aurait « retournés » vendredi soir au cours d’un dîner dans un restaurant parisien de la Porte de Saint-Cloud. Les proches du président sortant estiment que cinq ou six présidents de clubs de Ligue 1 seraient ainsi passés d’un camp à l’autre à la veille de l’élection.

Martel aurait opté pour Le Graët

Seuls le Paris Saint-Germain, dont l’actuel président Robin Leproux figurait sur la liste de Fernand Duchaussoy, le Stade Rennais, l’AJ Auxerre et peut-être Lille ont finalement voté en sa faveur. Gervais Martel, le président du RC Lens, ferait partie de ceux qui ont donné leur voix à Noël Le Graët après l’avoir promise à Fernand Duchaussoy. Il semblerait que la présence de Robin Leproux, modérément apprécié de certains personnages-clefs du milieu, ainsi que la mauvaise gestion de l'affaire des quotas aient amené certains à revoir leur position.

L'éviction de Toulouse et de Saint-Etienne de l’organisation de l’Euro 2016, par le conseil fédéral, a fini d’accélérer le processus alors que Michel Platini, président de l’UEFA, a repêché les deux villes jeudi dernier. Enfin, la composition de la liste de Fernand Duchaussoy, avec Robin Leproux donc mais aussi Bernard Lama (ancien gardien du PSG), Jamel Sandjak (président du district de Seine Saint-Denis) et Georges Vanderchmitt (président du club amateur de Vincennes), aurait été jugée trop « parisienne » par le monde pro. Qui a basculé d’un candidat vers l’autre à quelques pas du Parc des Princes…