
Riolo : « Le premier problème de l'Espagne, c'est elle-même »

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C’est beau, la mort d’un immense champion. C’est la face romantique du sport non ?
C’était le programme annoncé de la soirée. La belle page espagnole dans l’histoire du foot qui se tourne. Pour éviter ça, pour aller plus loin, éviter le fiasco, l’Espagne devait battre le Chili. La victoire des Pays-Bas un peu plus tôt rendait, en effet, les choses claires.
Le système chilien, un 3-4-1-2, oblige l’équipe à un gros pressing, souvent haut. Très vite, on voit bien que ça pose un vrai problème à l’Espagne. Où est le mouvement espagnol, où sont les passes, la technique ? Le premier problème de l’Espagne, c’est elle-même. Son jeu a disparu. On sent que ça peut vite craquer. L’envie est en face. Le premier but chilien vient d’une action rapide. Ça transperce le milieu, la défense.
Devant, qu’apporte au juste Diego Costa ? Pourquoi Del Bosque a voulu absolument ce joueur ? Il voulait des hommes neufs, une autre possibilité de jeu, mais son groupe semble usé, sans énergie.
Pour mener, le Chili n’a même pas eu besoin d’avoir beaucoup d’occasions. Une grosse détermination, un pressing infernal, ça suffit pour faire reculer le champion du monde.
Juste avant la pause, le Chili marque un autre but suite à un coup franc. La passivité de la défense espagnole est incroyable. La chute est inéluctable.
La seconde période est une lente agonie. Même faire des passes devient compliqué pour l’Espagne, un comble. Le Chili maîtrise sans peine, n’a même plus besoin d’exercer son pressing fou. On regarde l’Espagne, son élimination annoncée depuis le premier match et on oublie de dire à quel point le Chili propose une sélection qui semble sans faille. Elle a tout pour endosser le costume de l’outsider. Le Chili jouera une finale de groupe contre les Pays-Bas pour éviter le Brésil en 8e…
Ce Chili où est récemment passé Bielsa. Il reste de belles traces de son passage. S’il laisse les mêmes à l’OM, le Vélodrome peut se préparer de belles soirées…
Les beaux matches se succèdent dans ce Mondial. Le Pays-Bas/Australie n’a pas dérogé à la règle. Même avec des joueurs à renommé limitée, même sans star, on peut bien jouer. Des années que je défends cette idée et que je combats les mauvaises excuses de ceux qui proposent un jeu pourri en parlant de moyens. L’Australie a montré l’exemple en livrant un match admirable devant un adversaire qui en balayant l’Espagne était devenu une attraction dans cette compétition. Encore une fois en 3-5-2, ou 5-3-2, les Néerlandais n’ont d’abord rien fait de bon. Comme si ça allait passer tout seul. Mais au lieu de ça, on les a surtout vu être dominé dans le jeu par une Australie qu’on ne pouvait pas imaginer pratiquer un tel foot. Grâce à ces individualités, le duo Van Persie/Robben, les Pays-Bas s’en sont sorti, mais après une balle de 3/2 contre eux ! Avec 6 points, les hommes de Van Gaal sont en 8è, ce qui n’était pas forcément évident au début de cette Coupe du monde…