
Pas d’ingérence chez les Bleus

Jérôme Valcke - -
Jeudi, Roselyne Bachelot appelait l’actuel président de la Fédération française de football, Jean-Pierre Escalettes, à quitter son poste après le fiasco de la campagne des Bleus en Afrique du Sud. L’appel de la ministre de la Jeunesse et des Sports a été entendu de tous. Il n’a surtout pas été apprécié par la FIFA, qui a réagi, hier, par la voix de son secrétaire général, Jérôme Valcke. « Ce n’est pas aux politiques de demander la démission de Jean-Pierre Escalettes, c’est à lui de donner sa démission. On accepte que le politique travaille avec nous mais il faut garder cette frontière qui est de dire : ‘la gestion du football reste dans le football’. Par conséquent, faites attention de ne pas aller trop loin, vous ne pouvez pas exiger un certain nombre de choses. Ça irait contre notre structure. »
Lamour : « Chacun est dans son rôle »
Dans le jargon footballistique, ces propos s’apparenteraient à un carton jaune brandi par l’instance reine du football international au gouvernement français. La FIFA, « qui va examiner ce que la France a fait en Afrique du Sud », a décidé de reprendre le dossier en main. Et elle ne souhaite pas voir s’installer une ingérence du pouvoir politique au sein du football tricolore. «Les politiques n’ont pas à intervenir, clame haut et fort l’ancien entraîneur du PSG, Luis Fernandez. Ils doivent laisser les instances du football se prendre en charge elles-mêmes. Ces instances doivent prendre, seules, les décisions qui s’imposent. »
Interrogé sur le sujet, Jean-François Lamour a dédramatisé le débat. « Chacun est dans son rôle, a estimé l’ancien ministre des Sports. Je pense que la FIFA comprend très bien que les Français et les Françaises, donc obligatoirement le gouvernement, s’inquiètent du comportement des sportifs et des difficultés des instances du football français à trouver des solutions pour gérer ce groupe. Cela n’empêchera pas le gouvernement de demander un certain nombre d’explications à la Fédération et de trouver avec elle des solutions pour le futur. L’Etat est tout à fait à sa place pour trouver des solutions concernant la gouvernance. C’est selon moi un bon équilibre. »
Consciente de la portée de ses propos, Roselyne Bachelot a depuis fait savoir, par l’intermédiaire de son service de presse, qu’elle avait « pris note des déclarations de Jérôme Valcke », qu’elle « assumait ses propos » mais qu’elle « n’avait pas demandé implicitement la démission de Jean-Pierre Escalettes. »