
Les leçons du passé

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Coupe du monde 1998 : France, Afrique du Sud, Arabie saoudite, Danemark
Ce qu'on en pensait
Qualifié d'office pour sa première Coupe du monde depuis douze ans, en qualité de pays organisateur, la France bénéficie du statut de tête de série. Elle hérite d'un groupe à sa portée. « On est très content de ce tirage au sort, il faut reconnaître qu'il nous est favorable. On a déjà la chance de connaître deux nations : le Danemark et l'Afrique du Sud. En revanche, on sait moins de choses sur l'Arabie Saoudite. Certains nous imaginent déjà en huitièmes de finale. Ce serait aller bien vite en besogne », juge alors le sélectionneur tricolore, Aimé Jacquet.
Ce qui s'est passé
La compétition débute comme dans un rêve, avec un succès 3-0 à Marseille face à l'Afrique du Sud. La ballade de santé se poursuit contre l'Arabie Saoudite (4-0) mais la qualification pour les huitièmes de finale est ternie par l'expulsion de Zinedine Zidane, qui écope de deux matchs de suspension. Avec une équipe très remaniée, afin que les cadres se reposent, les Bleus assurent ensuite la première place de leur groupe contre le Danemark (2-1). La suite, tout le monde la connaît : le but en or contre le Paraguay, le penalty de l'Italien Di Biaggio sur la transversale, l'improbable doublé de Thuram contre la Croatie et l'inoubliable 3-0 en finale contre le Brésil, pour le premier titre mondial de la France.
Coupe du monde 2002 : France, Sénégal, Uruguay, Danemark
Ce qu'on en pensait
Championne du monde et d'Europe en titre, l'équipe de France ne craint rien. Et surtout pas le Sénégal, pays qualifié le moins bien placé au classement FIFA au moment du tirage au sort et qui dispute son premier Mondial. Ni l'Uruguay, absent des deux dernières éditions. Seul le Danemark semble en mesure de rivaliser avec les Bleus. Mais on imagine mal une des deux premières places leur échapper. Adidas envahit même les espaces publicitaires de maillots bleus, sur lesquels est déjà accrochée une deuxième étoile.
Ce qui s'est passé
Sans Zinedine Zidane, blessé à la cuisse quelques jours avant le début de la compétition, l'équipe de France entame la défense de son titre par une catastrophique défaite 1-0 contre le Sénégal, sur un but du Lensois Papa Bouba Diop. Face à l'Uruguay, Les Bleus sont rapidement réduits à dix, suite à l'expulsion de Thierry Henry, et doivent se contenter du nul (0-0). Avec un seul point en deux rencontres, il leur reste pourtant une chance de passer en s'imposant par deux buts d'écart contre le Danemark. Le retour d'un Zidane pourtant amoindri fait naître de grands espoirs. Mais l'objectif est rempli par les Danois, qui s'imposent 2-0 et mettent fin dès le premier tour au parcours des champions du monde. Le plus gros fiasco du football hexagonal depuis le France-Bulgarie de 1993.
Coupe du monde 2006 : France, Suisse, Corée du Sud, Togo
Ce qu'on en pensait
Une nouvelle fois tête de série, l'équipe de France n'en finit plus de croiser la Suisse, qu'elle a affronté à l'Euro 2004 et dans les éliminatoires de cette Coupe du monde. Les deux autres adversaires paraissent eux à la portée des Bleus, même si la Corée du Sud a atteint les demi-finales 4 ans plus tôt et si le Togo a frappé fort en coupant la route du Mondial au Sénégal. « Ceux qui sont soulagés, je vais leur expliquer que ce ne sera pas facile. On l'a vu en 2002 », prévient Raymond Domenech, qui avait émis pour seul souhait avant le tirage au sort de ne pas rencontrer la Suisse...
Ce qui s'est passé
Le sélectionneur français avait raison d'étaler quelques craintes. Au terme d'une première rencontre médiocre, la France débute par un match nul contre les Suisses (0-0). Plus fringants contre la Corée du Sud, les Bleus concèdent l'égalisation à dix minutes de la fin (1-1) sur un but de Park. La déception est telle que Lilian Thuram croit même à l'élimination. Mais non, les Français doivent seulement l'emporter avec deux buts d'écart contre le Togo pour rallier les huitièmes de finale. Ce qui sera fait au terme d'un match irrespirable, où les héros se nomment Vieira et Henry (2-0). Le déclic pour la génération Zidane, qui vit ses dernières grandes heures. L'Espagne, le Brésil et le Portugal ne résisteront pas à l'irrésistible ascension, finalement stoppée en finale par l'Italie.