
Le Mondial en hiver divise la Ligue 1

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Depuis sa création en 1930, la Coupe du monde se déroule entre juin et juillet. Cette tradition pourrait être bousculée en 2022 au Qatar. C’est en tout cas l’idée émise il y a quelques semaines par Sepp Blatter, le président de la Fifa. « Je m'attends à ce que la Coupe du monde se déroule en hiver parce que quand vous jouez au football, vous devez protéger les principaux acteurs, les joueurs », a lâché le dirigeant suisse. Depuis la désignation du Qatar en novembre dernier, la question du climat suscite en effet de nombreuses interrogations.
Dans ce minuscule mais richissime pays du Golfe, les températures dépassent parfois les 40 degrés en été. Pour y faire face, le Qatar a prévu la construction de stades ultra-modernes équipés de système de climatisation. Mais devant le scepticisme de certains, la compétition pourrait être avancée de quelques mois, sur le même modèle que la Coupe d’Asie des nations qui se déroule actuellement au Qatar !
Michel Platini s’est prononcé pour une « réflexion globale » sur la question. « En été, des matches pourraient se jouer par des chaleurs de 55 degrés, a précisé ce lundi le président de l’UEFA. C'est dans ce sens que j'ai donné mon accord à la possibilité de jouer en hiver, mais ça ne veut pas dire tout révolutionner. » Même si l’ancien n°10 des Bleus n’y voit pas « un gros problème », une telle décision obligerait à repenser les calendriers des championnats européens, pourvoyeurs des principales sélections mondiales. En France, l’idée fait débat.
Aulas : « Beaucoup de changement pour pas grand-chose »
« Ça ne me pose pas de problème, assure Michel Seydoux, le président du LOSC. Du moment que tout le monde fait la même chose. Je n’aime pas les exceptions. Si tous les grands championnats européens sont logés à la même enseigne, dans ce cas, d’accord. » Même son de cloche chez Robin Leproux, son homologue parisien. « Je ne suis pas choqué par les changements et le mouvement, glisse le dirigeant du PSG. Le Qatar est une région que le football moderne va investir. C’est important. Il faudra être capable de s’adapter. »
Mais dans les vestiaires de Ligue 1, tous ne sont pas aussi compréhensifs. « Les championnats nationaux vont devenir encore plus extravagants qu’ils ne le sont déjà parfois, peste Jean-Claude Dassier, le président de l’OM. Je ne trouve pas que ce soit une mauvaise idée d’aller dans les pays arabes pour faire une Coupe du monde, mais si on doit entrer dans une mécanique aussi complexe… D’un autre côté, dans une période où nous demande d’éteindre les lumières, de faire attention à la cylindrée de la voiture qu’on achète, aller climatiser des stades me paraît un peu extravagant. Mais ce sont les choix de Monsieur Blatter. Qu’il les assume. »
Une méfiance partagée par Jean-Michel Aulas, le boss de l’OL. « C’est beaucoup de changement pour pas grand-chose, estime le président lyonnais. Tout est envisageable. Mais il y a tellement de changements à mettre en place. Ça concerne les vacances scolaires, les aspects climatiques, les habitudes. Et on le voit bien pour les réformes en France, lorsqu’on veut modifier les habitudes, quelques fois on se casse les dents. » Autant dire que le Qatar n’a pas encore sorti ses gants et son bonnet.