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L'Eire : un mélange de fighting spirit et de catenaccio

Le buteur de Tottenham sera le danger numéro un pour la défense des Bleus

Le buteur de Tottenham sera le danger numéro un pour la défense des Bleus - -

Les 14 et 18 novembre prochains, la France affrontera l’Eire en barrages de la Coupe du monde. Les Bleus héritent d’un adversaire aux talents méconnus, invaincu en éliminatoires et déterminé à jouer crânement sa chance.

« La France a de très grands joueurs. Mais nous sommes souvent meilleurs contre les équipes plus fortes et la France fait justement partie des meilleures nations du monde. » Si David Blood voulait planter le décor des barrages à venir entre les Bleus et l’Eire, le président de la fédération irlandaise ne pouvait pas mieux s’y prendre. Le discours est ambitieux mais pas illogique. 34e au classement FIFA, l’Eire est, il faut bien le reconnaître, une nation qui ne casserait pas trois pattes à un canard médiatiquement parlant. Pourtant, les Irlandais, deuxièmes de leur poule derrière l’Italie, ont fini invaincu leur campagne éliminatoire (4 victoires et 6 nuls), partageant au passage deux fois les points avec les champions du monde en titre. Excusez du peu.

« Avec Giovanni Trapattoni, on ne gagne pas en marquant beaucoup de buts mais on ne perd pas souvent non plus », poursuit Blood. On reconnaît bien là la patte du « Trap. » Au menu du jeu irlandais depuis la prise de fonctions de l’ancien guide de la Juve : un fighting spirit de tous les instants mélangé à un bon vieux catenaccio des familles. La recette est d’autant plus efficace que le technicien italien dispose dans son effectif d’éléments taillés pour son système de jeu. On pense forcément à Robbie Keane, véritable rubis de cette équipe et qui tourne dans ces éliminatoires à une moyenne d’un but tous les deux matches (cinq réalisations en 10 rencontres).

Houllier : « L’Irlande n’est pas un monstre »

Mais l’Eire compte également dans ces rangs des joueurs rompus aux duels de la Premier League (Duff, Dunne, O’Shea, Kilbane) et dispose d’un gardien de but de classe internationale (Given). Tout ce petit monde aura son mot à dire dans un peu moins d’un mois sur la pelouse de Croke Park. C’est là que se situe le léger avantage des Bleus. Jouer le match retour au Stade de France constitue une bonne nouvelle pour les Français et ce, malgré les risques de suspension planant au-dessus de Sagna, Gallas, Abidal, Evra et Gourcuff. Encore faut-il pour cela que le camp tricolore n’ait pas hypothéqué toutes ses chances en terre irlandaise, face à un adversaire très adroit sur coups de pied arrêtés. Une réalité que ne nieront ni Marcelo Lippi ni l’équipe d’Italie.

Raymond Domenech, volontairement absent du tirage au sort, a déjà dû éplucher son livre d’histoire. Dans un passé récent, la France l’avait emporté à Lansdowne Road en septembre 2005, lors des qualifications pour le Mondial 2006, grâce à un but de Thierry Henry. Mais les Bleus ont aussi perdu à Dublin (3-2), le 14 octobre 1981, en éliminatoires du Mondial 1982. C’est le dernier revers tricolore en Irlande, le quatrième en treize confrontations entre les deux nations (quatre nuls et cinq victoires pour les Bleus). « Il ne faut pas construire un monstre imaginaire en pensant que l'Irlande, c'est quelque chose d'énorme », dédramatise le DTN Gérard Houllier. Certes mais dans l’enfer de Croke Park, devant plus de 82 000 supporters déchaînés, la France risque de passer une sacrée soirée. Et de livrer un gros combat. Mais ça, les Bleus le savaient déjà… N’est-ce pas « Captain Henry » ?

Alix Dulac (RMC Sport)