Coupe du monde - Marta, la Neymar au féminin

Dans l’ombre des légendes locales Pelé, Ronaldo et aujourd’hui Neymar, la Brésilienne Marta endosse à nouveau le costume de star à l’occasion de la Coupe du monde féminine. Tout sauf un hasard pour cette joueuse hors du commun.

Déjà favori au titre de Ballon d’or 2015 en fin d’année, Lionel Messi pourrait devenir le premier joueur de l’histoire à remporter cinq fois la récompense individuelle suprême. Chez les hommes. Car chez les femmes, une Brésilienne a déjà réussi cet exploit, qui plus est à la suite. Élue meilleure joueuse du monde sans interruption de 2006 à 2010, Marta est la star du ballon rond au féminin. Comparée à Pelé au Brésil, la joueuse de 28 ans possède une histoire digne d’un conte de fées.

Star au Brésil... et en Suède

Née dans une famille démunie, dans l’un des Etats les plus pauvres du Brésil, Marta multiplie les râteaux dans les clubs de foot dans lesquels elle souhaite s’inscrire. Ici, on ne mélange alors pas encore hommes et femmes sur le rectangle vert. Ses quatorze bougies à peine soufflées, la jeune fille quitte sa ville natale pour tenter sa chance à Rio, où son talent est rapidement mis en lumière au Vasco de Gama. Mais le club ferme sa section féminine deux ans plus tard et la Brésilienne décide alors de traverser l’Atlantique, direction la Suède. A Umea, Marta découvre un nouveau monde, un nouveau climat et un nouveau mode de fonctionnement qui ne la perturbent absolument pas. Entre 2004 et 2009, l’attaquante brésilienne joue 103 matches et marque 111 buts pour sa première expérience à l’étranger, avec à la clé quatre titres de championne de Suède ! L’histoire est en marche.

Échecs sur échecs avec la Seleçao

S’ensuivent des expériences aux Etats-Unis et de courtes piges au pays, à Santos, avant un retour en Suède en 2012. Sous les couleurs de Tyresö, « la Pelé féminine » ajoute un nouveau titre de championne de Suède à son palmarès. Mais malgré ses succès en club, Marta ne parvient pas à mener la sélection brésilienne vers les sommets. En dépit des statistiques hors-normes (84 buts en 76 sélections), l’attaquante de Rosengard est bien seule au sein de la Seleçao. Résultat : des échecs, toujours des échecs. Aux JO 2004, c’est en finale que le Brésil échoue contre les Etats-Unis. En 2007, c’est de nouveau en finale de la Coupe du monde que les Brésiliennes s’inclinent contre l’Allemagne. Rebelote un an plus tard, aux JO 2008, où la Seleçao craque encore en finale contre les Etats-Unis.

La malédiction sera-t-elle enfin rompue cette année au Canada ? Après deux journées en phase de poules, le Brésil domine facilement son groupe avec deux succès contre la Corée du Sud et l’Espagne. Avec un but en poche, Marta a déjà lancé sa compétition. Mais à choisir, avant de tirer sa révérence, ce sont surtout les Jeux Olympiques de Rio, l’été prochain, qui font briller les yeux de la quintuple meilleure joueuse du monde. Histoire que le Brésil rende à Marta ce qu’elle a toujours tenté de lui offrir : un titre.

Rémi Farge