RMC Sport

À quoi ressemble Doha, un mois après la finale de la Coupe du monde

18 décembre 2022, date de la grande finale de la Coupe du monde 2022 dans une ville de Doha en ébullition et partagée entre la parade des Argentins sur un bus à l’impérial juste à côté du stade du Lusail et le retour, dans la tristesse, des supporters de l’équipe de France. Mais un mois après, que reste-t-il du cœur battant de ce Mondial ? Reportage.

Il y a des compétitions qui marquent un pays. Cette formule fonctionne parfaitement avec le Qatar. Un mois après la fin de la compétition, le pays continue encore aujourd’hui d’afficher partout sa Coupe du monde. Un constat frappant, fait à l’occasion de la tournée hivernale du Paris Saint-Germain avec comme première étape Doha.

Le vol d’une durée d’un peu plus de six heures n’a pas changé, tout comme les accessoires aux couleurs de la compétition posés sur les sièges de passagers: le casque, la couverture et l'oreiller sont tous frappés de la mention "FIFA World Cup 2022". "On a bien fait de partir maintenant!", lâche mon voisin de couloir à sa compagne. Au moment de décoller, les publicités diffusées dans l’appareil ne laissent aussi aucun doute. Le Mondial est terminé, mais sa promotion continue via des spots publicitaires diffusés en boucle.

Les fournitures "World Cup 2022" de Qatar Airways, le 18 janvier 2023
Les fournitures "World Cup 2022" de Qatar Airways, le 18 janvier 2023 © Arthur Perrot / RMC Sport

"C’est très calme"

Mais le plus frappant intervient à la sortie de l’avion. Les bus et les cars jaunes, oranges ou rouges utilisés pendant la compétition sont toujours là. Pourtant 3.000 d’entre eux ont déjà été offerts au Liban pour soutenir le secteur des transports du pays qui souffre de crise économique. Cette fois-ci, ils vous aident à rejoindre la zone de transfert ou la zone d’arrivée, un dernier lieu où la douane reste toujours aussi stricte malgré un afflux aussi important de touristes venus du monde entier. Vérification du visa, prise d’empreintes et de photos... Une procédure longue mais très vite rattrapée par la livraison express des bagages.

Une fois dans les rues de la ville, changement total d’ambiance. Notamment dans le Souq Waqif, point de rassemblement des fans du monde entier pendant un mois. Les supporters surexcités ont laissé place aux employés qui balayent des ruelles désespérément vides. "C’est très calme. C’est normal après le Mondial et le monde qui était ici. Le pays prépare aussi un autre évènement, avec la Coupe arabe", justifie Dorsaf, expatriée tunisienne.

La ville de Doha après la Coupe du monde, le 18 janvier 2023
La ville de Doha après la Coupe du monde, le 18 janvier 2023 © Arthur Perrot / RMC Sport

Pour l'émirat, le bilan est toujours positif

Au moment du déjeuner, les terrasses ont du mal à se remplir. Bien loin de ces journées où des clients devaient prendre leur mal en patience dans d’immenses files d’attente. Les locaux et quelques touristes en transit par le pays profitent des grillades toujours au menu des restaurants locaux.

Le constat est aussi saisissant sur les principaux axes de circulation. Des mètres de banderoles officielles, pour masquer des travaux, ont disparu. "On sent qu’on a besoin de plus d’action ici après la Coupe du monde. On a eu tellement de monde ici, d’émotions", confie Joël, originaire de Mexico.

L'émirat estime toujours en coulisses qu'il est sorti renforcé dans l'optique d'une candidature pour les Jeux olympiques 2036. Quelques travailleurs sont réapparus dans des conditions métrologiques bien différentes: 20 degrés à midi heure locale et un mistral important. Doha a repris son grand chantier et il n’a pas de temps à perdre.

Arthur Perrot, à Doha