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A pas de Gyan

Gyan prend la tête ex-aequo du classement des buteurs avec trois buts

Gyan prend la tête ex-aequo du classement des buteurs avec trois buts - -

Le coup de fusil d'Asamoah Gyan a propulsé le Ghana en quarts de finale de la Coupe du monde pour la première fois de son histoire. Alors que les Américains venaient d'égaliser, l'attaquant du Stade Rennais s'est réveillé à la 93e minute de la prolongation (2-1). Grâce à Gyan, l'Afrique continue de rêver...

Il joue en L1 mais n'aime pas parler français. Il danse "Baby Jet" mais n'aime pas qu'on s'y attarde. "Baby Jet" ce surnom qui lui colle à la peau. Gueule d'ange, déhanché robotisé, Gyan enregistre même un disque en 2007 avec Castro, le prince du hip-hop sauce Accra. Gyan, phénomène du foot ghanéen, tourne à la moyenne d'un but tous les deux matches depuis cinq ans et 40 sélections. Révélé à la Coupe du monde 2006, le Ghanéen a 20 ans lorsque l'Udinese le recrute. Rennes l'a dans le viseur mais patiente deux ans avant d'accueillir un phénomène qui débarque en Bretagne pour 12 millions d'Euros et une réputation de joueur en devenir. Méga star au Ghana, Gyan gagne ses galons de titulaire cette saison.

Samedi soir à Rustenburg, Gyan a entamé le match sur les chapeaux de roue. Son association avec Boateng détonne. L'attaquant de Portsmouth ouvre la marque (1-0, 5e). A la mi-temps, la Ghana a un pied en quarts de finale. Gyan, lui, rameute ses troupes. Sur le chemin des vestiaires, il rassemble ses partenaires en cercle et glisse quelques consignes. Pantsil éloigne une caméra trop curieuse. Gyan aboie, exulte et encense. Endormis et dépassés par le rythme soutenu des Américains au retour des vestiaires, les coéquipiers d'Andre Ayew reculent et encaissent un but sur penalty signé Donovan (62e). Gyan, lui, ne comprend pas. Son heure approche...

Lancé en profondeur par Andre Ayew, Gyan résiste au coup de coude dans son dos de Bocanegra à l'entrée de la surface, perd l'équilibre, se redresse, évite le retour désespéré de Bradley puis fusille Howard d'une frappe du gauche supersonique (2-1, 93e). Poussé par un continent, le missile est imparable. Gyan fil vers le poteau de corner et entame son pas de danse favori. La Ghane exulte. L'Afrique peut danser tout le week-end.

Christophe Couvrat à Johannesburg