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La force est avec Vannes

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La belle histoire continue pour les Bretons, qui ont éliminé mercredi les Niçois à l’issue de la séance de tirs au but (1-1, 4 tab 3). Les pensionnaires de L2 retrouveront Paris ou Bordeaux en finale, le 25 avril au Stade de France.

Côté programmation, ce Nice-Vannes, c’était un peu l’apéritif de ces demi-finales de la Coupe de la Ligue, avec à 20h45 un Paris-Bordeaux des grands soirs, avec une belle revanche pour les Parisiens après la claque reçue il y a peu en championnat (4-0) à Chaban-Delmas. Mais au bout cette opposition entre Bretons et Azuréens, il y avait quand même une place en finale au Stade de France, le 25 avril. Le rapport de force était clairement à l’avantage des Niçois, 8es de Ligue 1, face à des Morbihannais 7es de Ligue 2. Mais les Aiglons, finalistes malheureux en 2006, qui restaient sur deux défaites contre Monaco en Coupe de France (1-0) et contre Valenciennes en championnat (1-0), avaient besoin de se rassurer. Mais en face il y avait un adversaire au palmarès déjà fourni dans cette édition de la Coupe de la Ligue, puisque les joueurs de Stéphane Le Mignan avaient croqué Valenciennes, Auxerre et Metz (L2). Attention donc…

Sans surprise, les hommes de Frédéric Antonetti prenaient le match en main, avec un pressing très haut qui cantonnait les Bretons sur leurs bases arrières. Le premier quart d’heure était clairement en faveur des Niçois qui monopolisaient le ballon. Mais les partenaires de Nicolas Savinaud rééquilibraient progressivement les débats, avec les latéraux qui prenaient le dessus sur Mouloungui et Bamogo. Le Mignan demandait à ses joueurs de conserver le ballon, plutôt que de chercher systématiquement à emballer le match. En fin de première période, les Niçois bénéficiaient d’un coup-franc tiré par Hellebuyck, qui frappait la transversale de Revel (42e). A l’image de cette action, les débats s’équilibraient entre l’OGC Nice et la surprenante équipe de Vannes. A 0-0, la bonne opération était à mettre au compte des visiteurs. « On avait à cœur de bien entamer le match, il va falloir tenir, et pourquoi pas en claquer un à la fin sur un contre », déclarait l’attaquant Ghislain Gimbert en quittant le terrain.

Les vœux de Gimbert allaient être exaucés assez vite après le retour des vestiaires. Fort de leur emprise sur le milieu de terrain, les Morbihannais alertaient une première fois Lionel Letizi, avec Gimbert qui se présentait seul face au portier niçois (54e). A défait d’être buteur, Gimbert allait endosser le rôle du passeur décisif, grâce à un bon ballon en profondeur servit pour Khiter, qui allait tromper Letizi, malgré le retour d’Apam (60e). Coup de froid sur le Ray, alors que la pluie redoublait. Antonetti optait pour le tout offensif en lançant Ben Saada et Modeste à la place de Bamogo et Mouloungui, mais les Niçois multipliaient les maladresses malgré plusieurs coups francs intéressants. Le technicien niçois effectuait son dernier changement avec l’entrée de l’ancien lensois Julien Sablé. Frustré par la tournure des évènements, le Corse perdait son sang froid après un échange entre Rool et Le Mignan. Malgré de bonnes intentions sur le terrain, les Aiglons multipliaient les gestes imprécis, ne mettant jamais Revel en réel danger. Vannes pensait terminer la rencontre grâce à son bloc défensif, mais c'était sans compter sur une percée de Ben Saada qui égalisait d'un coup de patte fulgurant à quelques minutes de la fin du temps réglementaire (1-1, 88e). C'est sur du hourah football que se terminaient les 90 premières minutes. Un scenario qui soulageait le défenseur niçois Cédric Kanté : « Ils n’ont rien lâché, ils sont en pleine confiance, le terrain est mauvais, il fallait marquer. Ça va se jouer au mental et au physique, un attaquant frais à déjà fait la différence, on va voir, mais faudrait régler ça avant les tirs au but. » Comment allaient réagir les Bretons ?

Un tacle sévère d'Apam sur Bourhani confirmait l'importance du physique à ce stade de la partie. Les deux équipes continuaient pourtant à jouer, malgré la fatigue et une pelouse de plus en plus massacrée, déterminées à aller chercher cette qualification. Une belle claquette de Letizi en seconde période démontrait toute la détermination des Bretons. Les Niçois faisaient circuler le ballon, buttant sur le bloc défensif des Vannetais, qui comme depuis le début de la rencontre cherchaient à emmener leurs adversaires jusqu’à la loterie des tirs au but. En fin de prolongation, les jambes étaient lourdes et les esprits à vif comme celui de Cyril Rool, qui écopait d’un carton. Dans les derniers instants de la prolongation, Nice ratait l’estocade avec Modeste un peu court sur une remise au cordeau de Rémy. C’était la dernière action avant la séance de tirs au but. Vannes avait déjà remporté une bataille.

Les Bretons qui menaient la course en tête depuis le début après le tir de Rélmy arrêté, faisaient preuve d'un sang froid incroyable à ce niveau de compétition. Quintin échouait mais Rool également. Khiter envoyait les Vannetais au Stade de France. Après Valenciennes et Auxerre, le VOC s'offrait le finaliste 2006.

Stéphane Le Mignan (entraîneur de Vannes) : « Je ne sais pas comment décrire ça. Imaginer un peu… Arriver au Stade de France, surtout lorsqu’on sait d’où l’on vient et où on était il y a encore quelques mois. Evidemment, en tant qu’entraîneur, c’est une énorme fierté, pour tout le club et pour tout le groupe également. Je n’ai jamais connu, et ce n’est pas parce qu’il y a eu la qualification au bout, un match de cette intensité-là. Pour notre première année dans le monde professionnel, arriver en finale d’une coupe nationale, c’est quelque chose qu’on ne pouvait pas prévoir. C’est sûrement un gros choc pour le football français mais ce n’est pas le fruit du hasard. On a fait un gros match. »

La rédaction