Avec Sahinovic, Chambéry a trouvé sa voie

Comme au tour précédent, l’attaquant du SOC a inscrit le tir au but décisif de son équipe ce samedi contre Brest (1-1, 3-2 tab). Grâce au sang-froid de son attaquant, la formation de CFA2 est en huitièmes de finale de la Coupe de France. Une première pour un club savoyard.

La nuit commence à tomber sur le massif alpin. Un froid glacial parcourt la région ce samedi après-midi. Pourtant, une bulle de chaleur résiste : le stade municipal de Chambéry. Nichée au cœur de la montagne, la modeste enceinte savoyarde est au bord de l’implosion. 3 500 personnes massées dans les gradins hurlent et applaudissent à tout rompre. C’est dans cette ambiance euphorique que Rémi Sahinovic s’avance, concentré, tendu. Ballon sous le bras, l’attaquant s’en va défier Steve Elena, le gardien du Stade Brestois. S’il marque, le joker du SOC, entré en jeu durant la prolongation, envoie son équipe en 8e de finale de la Coupe de France. Au tour précédent, c’est déjà lui qui avait inscrit le tir au but victorieux contre Monaco. Il avait opté pour la lucarne droite. Cette fois, il choisit la gauche. Pour un résultat identique…

Grâce au sang froid de son buteur d’origine bosnienne, Chambéry s’offre un nouvel exploit et devient le premier club de la région à atteindre ce stade de la compétition. La pelouse est immédiatement envahie. Les larmes coulent, les accolades se multiplient. Au milieu de cette liesse populaire, Sahinovic savoure. « C’est un moment magique pour la Savoie. On ne réalise pas totalement », glisse-t-il.

880 euros bruts par mois

Après avoir débuté à Valence (Drôme), le héros chambérien a écumé plusieurs clubs du Sud-Est. Une saison réussie à Rhône-Crussol Foot 07 (DHR) lui ouvre les portes de la CFA2. Rhône Vallées l’engage. Mais les résultats ne sont pas au rendez-vous. Sahinovic décide alors de changer d’air. Après plusieurs essais, il tape dans l’œil de Chambéry. Le club haut-savoyard lui offre un contrat fédéral à mi-temps. Mais avec un salaire de 880 euros bruts, difficile de vivre de sa passion. « J’essaie de trouver des petits boulots à gauche à droite pour compenser », explique-t-il. Entre deux missions, il peut maintenant se consacrer à l’épopée chambérienne. En savourant chaque instant. « Pour nous, la Coupe de France c’est du bonus, assure l’attaquant de 26 ans. Donc on essaie de prendre un maximum de plaisir. On vit cette aventure tous ensemble. Pour le moment, ça marche. Mais cette compétition n’est pas notre objectif principal. On vise la montée en CFA. » Et désormais les quarts de finale de la Coupe de France.

Alexandre Jaquin avec Edward Jay