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Turquie: les supporters de Fenerbahçe interdits de déplacement après des chants anti-gouvernementaux

Les autorités turques ont annoncé mardi que Fenerbahçe se déplacerait samedi sans ses supporters, dont une partie a appelé samedi le gouvernement à la démission à la suite du séisme dévastateur du 6 février.

Le football turc a repris ses droits mais des premières polémiques éclatent. Samedi dernier, Fenerbahçe et Konyaspor s'affrontaient dans le premier match de Süper Lig près de trois semaines après les séismes qui ont durement touché le pays. Ce mardi, le club stambouliote s'est indigné après une décision à l'encontre de ses supporters.

Samedi, l'actuel deuxième du championnat se déplacera sur la pelouse de Kayserispor mais devra faire sans ses fans, interdits de déplacement. "Nous avons appris avec surprise que nos supporters ne seront pas admis au match à l'extérieur contre Yukatel Kayserispor le samedi 4 mars 2023, conformément à la commission de sécurité de la province de Kayseri. En tant que club sportif de Fenerbahçe, il ne nous est en aucun cas possible d'accepter cette décision", indique un communiqué.

Samedi dernier, les fans de Fenerbahçe avaient manifesté leur mécontentement à l'encontre du gouvernement en appelant à sa démission après la mauvaise gestion, selon eux, de l'aide aux victimes du séisme: "Mensonges, tricheries, ça fait 20 ans, démission!".

Mardi, une commission de sécurité de la province de Kayseri (centre) a indiqué, sans faire mention de ces slogans hostiles au gouvernement, qu'aucun supporter de Fenerbahçe ne pourrait assister au match prévu. Le gouvernement turc fait l'objet de vives critiques pour la lenteur des secours dans les premiers jours ayant suivi le séisme de magnitude 7,8, qui a tué plus de 44.000 personnes dans le sud et le sud-est du pays.

"Nous invitons les responsables à revoir cette décision"

"Il s'agit d'une décision étrange qui n'a rien à voir avec des critères sportifs et qui va aggraver la ségrégation sociale, poursuit le communiqué de Fenerbahçe. Cela n'a d'autre sens que d'entraver le désir de nos supporters de soutenir notre équipe et de punir notre club. Fenerbahçe est un club de sport qui a des fans dans toute l'Anatolie et soutient son équipe partout, quelle que soit la ville."

"Nous voulons savoir pour quel motif nos supporters ont été privés de ce droit en cette période sensible où il est attendu qu'il soit rassembleur, intégrateur et non diviseur, conclut le communiqué de Fenerbahçe. Nous invitons toutes les personnes concernées et responsables à revoir cette décision et à se détourner de cette erreur."

Le président Recep Tayyip Erdogan a demandé lundi pardon aux habitants de la province d'Adiyaman (sud-est), une des plus touchées par la secousse meurtrière, attribuant les retards dans l'arrivée des secours à "l'effet dévastateur des secousses et du mauvais temps".

GL