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Affaire Hamraoui: les avocats d’Aminata Diallo veulent faire annuler une partie de la procédure

L’affaire dans l’affaire. En mars 2022, les enquêteurs de la Brigade de répression du banditisme de la PJ de Versailles ont ouvert une nouvelle partie dans le dossier de l’agression de Kheira Hamraoui. Cette branche porte sur des faits "d’escroquerie en bande organisée" subis par le PSG. Selon nos informations, les avocats d’Aminata Diallo ont déposé ce mardi une requête en nullité pour cette partie de la procédure.

Depuis le 29 mars 2022, l’enquête sur l’agression à coups de barre de fer dont la joueuse du PSG Kheira Hamraoui a été victime le 4 novembre 2021 a été élargie au chef "d’escroquerie en bande organisée". Dans cette partie de l’enquête, un conseiller influent dans la sphère du PSG, César M., serait dans le viseur des enquêteurs de la BRB de la PJ de Versailles, soupçonné d'avoir fait pression sur le PSG.

En septembre dernier, nos confrères de l’hebdomadaire Le Point avaient dévoilé plusieurs éléments concernant cette partie du dossier. C’est lors de la mise sur écoute d'Aminata Diallo que les enquêteurs de la PJ auraient intercepté des échanges avec un représentant de plusieurs joueuses parisiennes, César M.. Ces écoutes téléphoniques ont poussé le parquet de Versailles à ouvrir une nouvelle partie dans ce dossier avec le chef "d’escroquerie en bande organisée". Me Jonas Haddad, l’avocat de César M., avait indiqué en septembre dans un communiqué que son client "n'a jamais été impliqué dans aucune violence ni chantage d'aucune sorte".

Une requête en nullité déposée

Ce mardi, les avocats d’Aminata Diallo ont déposé une requête en nullité d’une partie de la procédure. Les représentants de l’ancienne joueuse du PSG visent la sonorisation de la voiture et de l’appartement d’Aminata Diallo par les enquêteurs de la Brigade de répression du banditisme de la PJ de Versailles. Cette requête sera étudiée par la chambre de l’instruction. "On a attendu très longtemps que cette fable d’une escroquerie au préjudice du PSG porte ses fruits et qu’on soit enfin démenti dans ce que l’on présupposait. C’est-à-dire un détournement de procédure qui permettait aux enquêteurs de la BRB de Versailles de sonoriser l’appartement et le véhicule d’Aminata Diallo hors de tout cadre légal. Force est de constater que nous avons eu raison d’être vigilants, explique pour RMC Sport Me Romain Ruiz, l’un des avocats d’Aminata Diallo aux côtés de Me Battikh et de Me Redon. Nous constatons comme nous nous y attendions que cette soi-disant tentative d’escroquerie au préjudice d’une PSG n’a servi qu’à une chose : donner aux enquêteurs un cadre procédural leur permettant de mettre sur écoute le véhicule et l’appartement d’Aminata Diallo. Personne n’a été entendu dans cette partie du dossier et aucun acte relatif à ces prétendus faits n’a jamais été réalisé. Il s’agit donc pour nous d’un artifice et d’un détournement de procédure."

Avant de poursuivre : "Cette requête vise uniquement les sonorisations du véhicule et de l’appartement de Mme Diallo, pas les écoutes. Ce que nous espérons, c’est que la majeure partie de la procédure et notamment tous les éléments relatifs à la prétendue obsession de Mme Diallo pour Mme Hamraoui ainsi que ceux relatifs a ce mobile construit de toute pièce d’une haine personnelle et sportive soient annulés. On ne peut pas jouer comme on veut avec le Code de procédure pénale, peu importe le dossier dans lequel on se trouve".

Début septembre, Victoriano Melero, secrétaire général du club Paris Saint-Germain, avait été auditionné comme partie civile dans le cadre de cette enquête. Depuis quelques semaines, Aminata Diallo a retrouvé un quotidien de footballeuse à Levante, en Espagne, alors que l'affaire Hamraoui, pour laquelle elle a été mise en examen et placée sous contrôle judiciaire, est toujours en cours.

Nicolas Pelletier