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Pyeongchang: grâce aux IEM, on a eu un avant-goût de l'eSport aux JO

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Alors que le débat autour de l'entrée de l'eSport comme discipline olympique continue de diviser, les JO d'hiver de Pyeongchang, qui débuteront vendredi, ont eu droit à un préambule esportif, à l'initiative du CIO.

Le Canada ne sait pas combien de médailles il rapportera de Pyeongchang à l'issue des JO d'hiver 2018. Mais le pays cher à Céline Dion sait au moins une chose : il dispose déjà virtuellement d'une breloque en or et ce, alors que la compétition n'a pas encore débuté. Alors que le débat fait rage autour d'une promulgation de l'eSport comme discipline olympique et que le comité d'organisation de Paris 2024, par la voix de Tony Estanguet, ne lui ferme pas la porte, l'histoire retiendra que c'est une jeune femme et Canadienne donc, qui a remporté la première épreuve esportive organisée en parallèle d'une édition des Jeux olympiques: les IEM (Intel Extreme Masters) disputées sur le jeu de stratégie StarCraft II, un événement organisé par la marque informatique Intel, conjointement avec le Comité international olympique.

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Et le CIO a fait le nécessaire pour que cette compétition-test ait des allures olympiques, notamment avec des joueurs qui, cette fois, ne représentaient pas leur structure, mais leur pays, avec des maillots arborant leurs drapeaux dédiés pour l'occasion. Un dress code finalement classique pour la scène olympique, moins pour son homologue esportive, qui avait déjà été mise à l'honneur quelques semaines plus tôt avec le relais de la torche, assurée par plusieurs joueurs professionnels de League of Legends. Mixte, comme le veut le code de l'eSport, l'épreuve a donc été remportée par Sasha "Scarlett" Hostyn, une des meilleures joueuses au monde de StarCraft II - celle sur l'ensemble du globe, à avoir aussi remporté le plus de gains en tournoi dans sa carrière - victorieuse en finale du local de l'étape Kim "sOs" Yoo Jin (4-1), inscrivant son nom dans l'histoire par la même occasion, en devenant le premier vainqueur d'une compétition esportive pré-olympique.

La France avait deux représentants présents sur place. Mais un seul d'entre eux a concouru pour les couleurs tricolores (Adrien "DnS" Bouet), Ilyes "Stephano" Satouri, disposant de la double nationalité franco-tunisienne, a finalement représenté la Tunisie - avec qui il s'est qualifié lors des éliminatoires africains - lors de ce tournoi à élimination directe, disputé en Bo5 (meilleur des cinq matches), jusqu'à la finale (Bo7). Tous deux n'ont pas passé le cut du premier tour, éliminés par les deux Sud-Coréens ("sOs" et "Zest") en lice. Et par l'un des futurs finalistes.

Ces IEM pré-olympiques, qui se seront déroulées de dimanche à mercredi, sur le sol du pays leader en matière d'eSport, s'inscrivent évidemment dans une politique d'intérêt et de crédibilité de la discipline. Outre l'enjeu de Paris 2024, l'eSport sera encore mis à l'honneur cette année. Toujours en Asie, en Indonésie précisément comme sport de démonstration aux Jeux Asiatiques de 2018. Mais et c'est le plus important, comme sport médaillable aux Jeux Asiatiques de 2022 à Hangzhou. Soit deux ans avant Paris...

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Alix Dulac