
eSport: les premiers contrats de travail autorisés par le gouvernement

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L'idée d'une reconnaissance du monde esportif continue petit à petit à faire son bout de chemin. Et alors que son nom est associé à une hypothétique présence aux Jeux olympiques (de quoi enrichir comme il le faut le débat de son statut ou non de sport), c'est le gouvernement qui a récemment tendu la main à la discipline, avec une annonce qui fera date, puisqu'elle concerne les premiers acteurs du milieu, les joueurs eux-mêmes.
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Par le biais d'un communiqué, Bercy, citant Bruno Le Maire, ministre de l'Economie et des Finances, Mounir Mahjoubi, secrétaire d'Etat chargé du Numérique et Delphine Geny-Stephann, secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Economie et des Finances, a annoncé "la délivrance aux sociétés GamersOrigin, LDLC Event et Olympique Lyonnais, des premiers agréments pour l'emploi de joueurs professionnels de jeux vidéo compétitifs, discipline communément désignée sous le terme d'e-sport."
En clair ? Ces trois structures, les trois premières à s'être vu remettre le précieux sésame, vont dorénavant pouvoir offrir à leurs joueurs professionnels le contrat de travail spécifique à l'eSport déterminé par la loi du 7 octobre 2016 pour une République Numérique (et entériné par décret le 9 mai 2017). Ce dernier n'est autre que le CDD applicable au secteur sportif. Il ne peut être inférieur à une durée de 12 mois (soit, selon la loi, l'équivalent d'une saison de compétition d'eSport), sauf s'il est établi en cours de saison.
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"Selon la Direction générale des entreprises (DGE), chargée de l’instruction des demandes d’agrément, les trois sociétés agréées remplissent les conditions fixées par le décret du 9 mai 2017 relatif au statut des joueurs professionnels salariés de jeux vidéo compétitifs, explique le communiqué du gouvernement. Elles disposent notamment des moyens organisationnels, financiers et matériels d’assurer à leurs joueurs des conditions d’entraînement adaptées à leur activité et propices à leur épanouissement professionnel."
Ces premiers agréments démontrent bien la volonté du gouvernement d'établir un cadre autour de la discipline esportive, et donc, de ne plus la considérer comme un simple hobby ou curiosité, lui qui "espère, par son action, permettre à la France, où la culture de l’e-sport est profondément ancrée depuis les premières compétitions amateur, de prendre une place de premier plan dans le monde". D'autres autorisations devraient voir le jour: on imagine mal les poids lourds Millenium ou Vitality, ou encore le PSG, premier club de football professionnel en France à s'être lancé dans l'eSport, ne pas faire leur demande d'agrément dans un très proche avenir.