
Voeckler : « Rolland peut gagner le Tour »

Pierre Rolland et Thomas Voeckler - -
Son incroyable Tour de France 2011
« Je n’étais pas un inconnu. Mais depuis le Tour, je suis beaucoup plus connu. Ça ne change pas la vie. Comme en 2004, j’avais déjà porté le maillot jaune, j’avais déjà connu cette expérience. Je sais relativiser et me dire que la popularité et les sollicitations vont avec les résultats. Ça va, ça vient, ça va vite dans les deux sens. »
Ses ambitions sur le prochain Tour
« Je suis lucide et je sais que ce sera difficile voire impossible de faire aussi bien. Si on m’avait demandé avant le dernier Tour de France si je pouvais faire 4e, j’aurais dit que c’était impossible. Je ne me fixe pas de limites et je ne me prends pas la tête. Je vais continuer à faire du vélo comme je le faisais ces dernières années. J’ai trouvé une façon de faire du vélo qui me plait bien. Je suis bien dans ma vie et dans mon équipe et je vais continuer comme ça. »
Une préparation dédiée au Tour de France ?
« Ce que j’ai fait sur le Tour l’année dernière, c’est le résultat du travail effectué tout au long de l’année et de mon approche du vélo qui est de ne pas penser qu’au Tour de France. La plupart des mecs qui préparent le Tour font des stages et ne courent pas beaucoup pour se préserver. Ce n’est pas ma méthode. Ce que j’aime dans le vélo, c’est la compétition. Je cours de février à octobre. Ce n’est pas parce que le Tour de France m’a donné de superbes émotions que je vais faire une croix sur tout le reste. J’ai 33 ans en juin, je suis dans mes meilleures années. Si j’avais 25 ans, est-ce que j’aurais le même discours ? Je ne sais pas. Je n’ai plus l’âge de tout chambouler. Il me reste quelques années à faire et je veux en profiter. »
Les propositions loufoques reçues depuis le dernier Tour
« Il y a eu différents trucs. J’ai reçu des courriers, des appels et des demandes pour des trucs bizarres. Une demande de mariage ? Ça m’est arrivé ! En 2004, j’avais reçu un courrier d’une femme qui prétendait avoir couché avec moi et qui disait que je lui avais fait des enfants. Il a fallu expliquer ça à mon épouse… »
La concurrence avec Pierre Rolland
« Il n’y a pas de dilemme du tout. On sera tous les deux des coureurs protégés. L’année dernière, c’était différent parce que j’avais le maillot jaune. On sera dans un contexte où on essaiera de suivre les cadors. Moi, je suis le présent alors que Pierrot, c’est le présent et surtout l’avenir. S’il a des meilleures jambes que moi, je lui donnerai un coup de main. Mais ça va tellement vite dans les cols qu’on essaie de suivre le plus longtemps possible, sans histoire de tactique. »
Pierre Rolland, futur vainqueur du Tour de France ?
« Il peut gagner comme d’autres coureurs. On ne gagne pas à l’Alpe d’Huez et on ne termine pas 11e du Tour de France par hasard d’autant qu’il avait perdu du temps sur les étapes de plat à cause des chutes. Il a terminé meilleur jeune du Tour, donc on se dit que mathématiquement, il peut le gagner. Ces dernières années, peu de maillots blancs ont gagné le Tour. Mais il sera peut-être le premier. Il en a clairement les moyens. A 25 ans, il progresse encore. »
Ses rapports avec les concurrents
« J’ai très peu de rapports. Dans le vélo, il faut être un peu hypocrite. Avec les adversaires directs, il n’y a pas d’amitié ou alors c’est surfait pour la télévision. »
Europcar, une équipe qui dérange ?
« Personnellement, je suis assez populaire. Mais dans le peloton, je ne fais pas l’unanimité. J’en suis conscient mais ça me fait ni chaud ni froid. D’un point de vue collectif, on dérange un peu. Certains nous surnomment « la secte », parce qu’on est bien ensemble et qu’on vit de bons moments. Il ne faut pas non plus faire les Caliméro. Des gens nous aiment bien, d’autres moins. Chez Europcar, on est une équipe de vélo avec des affinités et des tensions. Ça marche très bien. Je prends beaucoup de plaisir dans l’équipe où je suis. »