
Voeckler : « On ne va pas s’enflammer »

Thomas Voeckler - -
Thomas, que vous inspire votre première victoire de la saison ?
Ça fait du bien. Je n’irais pas jusqu’à dire que c’est un soulagement parce que ce n’était pas une obsession. C’est clair que par rapport à mon début de saison 2011, c’est moins bien. Mais ce qu’il faut garder à l’esprit, c’est que c’était exceptionnel. Ça fait du bien de gagner quand même. Surtout que c’est une course que j’affectionne. Je la fais depuis des années. C’est la première fois que je gagne en Belgique donc je suis très content bien sûr. Mais je prends aussi du recul sur les choses. Ce n’est qu’une course de vélo. En octobre, on aura vite oublié que j’ai gagné la Flèche brabançonne, même si c’est clair que c’est l’une des plus belles victoires, sans dévaloriser les autres.
Vous l’avez fêtée en famille, en plus…
Le petit Mahé est en vacances. Je suis venu pour quatre, cinq jours en famille. Comme je pars très souvent dans l’année, en moyenne 160 jours par an, quand j’ai l’occasion de faire venir la famille, j’en profite. Inconsciemment, peut-être que ça motive un peu plus. Quand on a son petit garçon qui vous encourage à deux tours de l’arrivée, que vous êtes tout seul devant, ça incite à ne pas lâcher. Avec mon épouse, ils s’étaient mis sur un endroit un petit peu dégagé. Je l’ai vu à chaque passage. Il hurle comme un forcené. Sur le dernier tour, je lui ai fait un petit signe de la main. Il était heureux. Il est venu sur le podium avec moi. Ça fait un peu kitch mais il en a tellement envie. Et moi, ça me fait plaisir, c’est une fierté. Ça nous fera de beaux souvenirs.
Aviez-vous prévu dans votre préparation d’être en forme plus tard qu’en 2011 ?
Oui et non. J’aurais bien aimé marcher à Paris-Nice. J’ai eu une grippe qui m’a plombé pendant 12 jours. Ce n’est pas une excuse. J’essaye de cibler des périodes où j’aimerais bien être en forme mais pas une course en particulier. Vu qu’on est invité sur de belles courses comme l’Amstel Gold Race (dimanche, ndlr) ou Liège-Bastogne-Liège (le 22 avril), il faut tout faire pour être en condition. Sur le papier, c’est une chose. Réussir à le faire, c’est plus dur. Là, les jambes tournent bien mais il faut aussi que je reste à ma place. Je n’ai jamais fait mieux que 10e à Liège, je n’ai jamais fini dans les 10 premières à l’Amstel. On ne va pas s’enflammer. On va essayer de faire de bonnes perf’ et on verra bien.
Revoyez-vous quand même vos ambitions à la hausse pour les prochaines classiques ?
J’ai des ambitions. Je ne vais pas les crier sur tous les toits. Je suis ambitieux mais je n’ai pas d’objectif précis. Je n’en ai pas besoin pour me donner à fond. Liège, les gens en parlent pour moi. C’est une course qui correspond à mes caractéristiques, qui a une histoire. C’est la doyenne. Mais je n’ai jamais réussi à basculer avec les premiers à La Roche-aux-faucons (1,6 km à 10%, ndlr). J’espère que ce sera pour cette année. Mais ce n’est pas aussi simple. Même si mentalement, c’est mieux de gagner.