
Une Vuelta plus sexy que prévue

Vincenzo Nibali, lors de son sacre en 2010 - -
C’est finalement le vainqueur sortant qui résume certainement le mieux ce Tour d’Espagne version 2011. « Avec ceux tombés au Tour de France, nous sommes une dizaine de favoris, prévient Vincenzo Nibali. La Vuelta de cette année est très ouverte. » Victime de la comparaison avec le Giro et la Grande Boucle, le Tour d’Espagne souffre également de son emplacement dans le calendrier. Programmée deux semaines seulement avant les Championnats du monde, elle a trop souvent servi de terrain d’entraînement grandeur nature. Quelques jours de courses valent, en effet, parfois mieux que des longues séances d’entraînement !
Changement de décor cette année. D’un côté, les juillettistes victimes de chute (Wiggins, Brajkovic, Klöden, Van den Broeck…). De l’autre, les exclus de la sélection pour le Tour (comme le double vainqueur de l’épreuve Menchov, mais aussi Sastre). Sans oublier les jeunes prometteurs qui découvrent à 21 ans une course de trois semaines (Sagan et Phinney) et l’habituelle bande des sprinteurs (Boonen, Bennati, Cavendish, Degenkolb, Farrar, Petacchi, Freire…). Bref, un plateau à la fois relevé et alléchant. Surtout si l’on y ajoute les Espagnols Joaquim Rodriguez (Katusha) et Igor Anton (Euskaltel), véritables épouvantails. Le Basque, contraint à l’abandon alors qu’il portait le maillot rouge de leader l’année dernière, aura à cœur de briller alors que la course revient sur ses terres.
« Joaquim Rodriguez et Igor Antón auront sans doute une motivation supplémentaire en raison du retour au Pays basque (une première depuis 33 ans, ndlr), poursuit Nibali. Je pense que (Denis) Menchov et (Michele) Scarponi seront bien également. » Au milieu de cette lutte, deux Français tenteront de se tailler une part du gâteau : Christophe Le Mével, leader de l’équipe Garmin. Mais surtout David Moncoutié, à la recherche d’un quatrième maillot de meilleur grimpeur. Ce qui constituerait un record sur la Vuelta. Comme quoi, malgré les absences de Contador, des frères Schleck, d’Evans et la non invitation de la formation de Thomas Voeckler (Europcar), les attractions ne manquent pas.
Le titre de l'encadré ici
Le 66e Tour d’Espagne|||
Départ le 20 août de Benidorm, arrivée le 11 septembre à Madrid
Les 22 équipes : Andalucia, Euskaltel, Movistar, AG2R-La Mondiale, Cofidis, Omega-Pharma Lotto, Quick Step, HTC, Garmin, Skil-Shimano, RadioShack, Geox, Lampre, Liquigas, Saxo Bank, Sky, BMC, Leopard Trek, Astana, Rabobank, Vacansoleil, Katusha
Les principaux favoris : Anton (Euskaltel), Van den Broeck (Omega Pharma), Martin (HTC), Brajkovic (RadioShack), Klöden (RadioShack), Sastre (Geox), Menchov (Geox), Scarponi (Lampre), Nibali (Liquigas), Wiggins (Sky), Rodriguez (Katusha)
Les principaux français : Moncoutié (Cofidis), Le Mével (Garmin), Chavanel (Quick Step), Mondory (AG2R-La Mondiale)
Les étapes clés
1ere étape : Benidorm – Benidorm. Le contre-la-montre par équipes inaugural de ce Tour, long de 13,5 km.
4eme étape : Baza - Sierra Nevada (170,2 km) : Point culminant de cette Vuelta à 2210m dans la Sierra de Grenade.
10eme étape : Salamanca – Salamanca, pour le seul contre-la-montre individuel de 47 km de ce Tour d’Espagne.
11eme étape : Verín - Estación de Montana Manzaneda (167 km). LE gros morceau de ce Tour d’Espagne qui arrive au sommet de l’inédit col de la Manzaneda,
15eme étape : Avilés - Alto de L'Angliru (142,2 km). Sans doute l'étape reine de cette Vuelta avec des passages à plus de 20% dans l'Angliru.
20eme étape : Bilbao - Vitoria (185 km). Au programme, quatre cols dont deux de première catégorie dans le Pays basque, visité pour la première fois par le peloton depuis 33 ans.